Instigué en Provence par la famille Vadon, le tourisme rural est une manière d’envisager ses vacances avec humilité, simplicité et respect de ce qui nous entoure. Le Mas Saint-Germain, en plein cœur du parc régional de Camargue, est une invitation à ré-apprendre les joies simples de la vie camarguaise. Découvrez une des plus belles destinations d'écotourisme des Bouches-du-Rhône, à vivre en famille ou solo, à pied ou à cheval.
Instigué en Provence par la famille Vadon, le tourisme rural, qui connaît de plus en plus d’adeptes en France, est une manière d’envisager ses vacances avec humilité, simplicité et respect de ce qui nous entoure. Le Mas Saint-Germain, en plein cœur du parc régional de Camargue, est une invitation à ré-apprendre les joies simples de la vie camarguaise, à découvrir sa faune, sa flore, ses produits terroirs et son folklore. Découvrez une des plus belles destinations d'écotourisme des Bouches-du-Rhône, à vivre en famille ou solo, à pied ou à cheval.
Le tourisme durable, ce nouveau luxe pour visiter la camargue
Il règne un sentiment de sérénité lorsqu’on arrive au domaine du Mas Saint-Germain. Les taureaux au loin, se fondent dans les bosquets de tamaris et de saladelles, quelques moutons pâturent au milieu de poulains fougueux, près de l’étang du Vaccarès. La voiture abandonnée derrière nous, on s’approche légèrement intimidé par la beauté brute du lieu. Laure Vadon, ancienne ingénieur en logistique industrielle, vient à notre rencontre, une selle de cheval sous le bras, les joues rosies par le mistral matinal. Elle sera notre guide pour visiter la Camargue. Notre œil est attiré par le crin étincelant d’une bête qui sort la tête de l’écurie comme pour nous dire bonjour. Si le mot Camargue vient, selon certains provençaux, de “n'a cap marca ‘’, “qui n’a pas de frontière”, on sent bien qu’ici, entre intérieur et extérieur, maison et nature, tout ne fait qu’un.
Au Mas Saint Germain, on vit entourés de moutons, chevaux, taureaux et flamants roses dont les couleurs passées se fondent avec celles des rizières et des champs de blé.
Trop peu de mas en Camargue ont réussi à survivre aux aléas du temps, aux intempéries, aux droits de succession, à la modernité... Pourtant le Mas Saint Germain survit depuis trois cents ans sans altérer son âme, en continuant les activités agricoles initiées par les arrières grands-parents. Leur bon sens leur impose d’utiliser la terre avec respect en favorisant notamment la rotation de polyculture et en ne prenant pas plus que ce dont ils ont besoin. Tout comme le village des irréductibles gaulois qui a marqué les histoires de notre enfance, la famille Vadon résiste depuis six générations à tout ce qui aurait pu transformer ce corps bâti provençal du XVIIème en hôtel standardisé ou en zone agricole où seul le rendement aurait primé.
À l’initiative des parents de Laure, les espaces intérieurs du mas ainsi que ses dépendances ont été transformés en gîte écotouristique. Le Mas Saint-Germain propose depuis 1992, gîtes, chambres d’hôtes et activités de la ferme et plus que tout, un très bel endroit pour se reconnecter avec soi et avec la nature.
Vivre quelques jours dans un des cinq gîtes ou les deux chambres d’hôtes du Mas Saint Germain, c’est une chance de découvrir l’art de vivre provençal dans une de ses contrées les plus sauvages. Le sentiment de liberté croît au fur et à mesure que l’on voit les chevaux blancs camarguais accélérer leur galop autour de nous. Y passer un séjour, c’est découvrir aussi des traditions perdues. Les noms des dépendances devenues chambres ou gîtes nous plongent dans les souvenirs d’antan: le four à pain, le pigeonnier, la cabane du gardian…l’impression d’être pour un temps, un personnage d’une histoire de Crin Blanc.
Du Gîte aux activités proposées : le pari de l’éco-responsabilité
Pour les familles, les couples, ou simplement les personnes en quête de tranquillité, chacune des habitations offre un espace confortable, beau et sobre, sans chichi visant à responsabiliser chacun de nous et à agir de manière éco-responsable : c'est aussi ça le tourisme rural. De l’usage des produits utilisés dans les gîtes comme l’ huile de coude, le savon noir de Marseille fait au chaudron à Salon-de-Provence, vinaigre blanc ou le liquide vaisselle écolabel, chaque détail à son importance pour montrer à chacun que le gaspillage peut facilement être évité et qu’il suffit de commencer à agir au quotidien.
Le Mas Saint Germain ne cherche pas à faire plus mais à faire mieux “Le respect de notre environnement de vie, et donc la logique de développement durable, est une vraie éthique pour les membres de la famille” rappelle Laure, en passant un licol à la jument qui donne l’impression de poser fièrement devant nous, prête pour le selfie. Du programme de recyclage, au compostage directement servi aux animaux jusqu’à l’utilisation des eaux, tout est fait pour, non seulement nous inciter à réduire notre empreinte mais aussi à respecter un lieu qui fut “préserver à la sueur du front de nos aïeux'' poursuit Laure.
En plus de la Charte Européenne du tourisme durable à laquelle la Mas Saint Germain adhère depuis 2012, le domaine est labellisé Valeurs Parc, par le Parc naturel régional de Camargue, pour ses activités d'éco-tourisme et d’équitation. Si le Mas Saint Germain vit principalement grâce à la polyculture céréalière, les revenus générés par le tourisme permettent principalement d’entretenir le bâti du vaste domaine et de perpétuer les traditions comme ils l’entendent, sans compromis. À entendre Laure parler de l’amour incommensurable de son frère Germain pour ses taureaux et pour la course camarguaise, on sent bien que c’est la passion et la fierté qui les animent et leur donnent la force de continuer.
L’art de vivre à la camarguaise
La France est un pays aux milles visages. S’il en est bien un que les Vadon ont réussi non seulement à conserver mais à valoriser, c’est le visage brut de la Camargue. Le Mas Saint Germain est un havre de paix où l’on a l'impression de prendre le temps de vivre et respirer, de se nourrir, de grandir grâce aux activités proposées. C'est le lieu rêvé pour visiter la Camargue. De Pâques à la Toussaint, Laure offre aux amateurs d’équitation deux cours par jour dans son centre équestre FFE. S'en suivent deux balades ludiques et informatives accompagnées de chevaux exceptionnellement sympathiques pour découvrir la Camargue : trotter du côté de l’étang de Vaccarès, aller nourrir les bêtes, balayer l’écurie, caresser un poulain, accompagner Laure et Pierre à cheval jusqu’au milieu des taureaux pour manipuler le bétail et profiter des somptueux couchers de soleil. Une belle manière de sensibiliser ses enfants à la connaissance de la faune et de la flore locale tout en les initiant au fonctionnement d’une exploitation camarguaise.
Le seul but de Germain : maintenir la tradition et la transmission du savoir du manadier
Ce pari audacieux d’aller à l’encontre des activités touristiques standards, c’est justement cela qui plaît aux centaines d'habitués qui viennent chaque année chez les Vadon. Entre nature, tradition et savoir-faire locaux, les propriétaires camarguais développent la polyculture bio depuis les années 80. Grâce à l’héritage de prairies utilisées par leurs ancêtres pour l’élevage ovin aujourd’hui disparu, la famille Vadon cultive un riz camarguais 100% bio ainsi que le blé, la luzerne et le foin. Une façon de maintenir un écosystème millénaire sans rien altérer à l’environnement.
Le frère de Laure, Germain, vit de sa passion et ne cherche pas à tirer profit de sa manade. Il élève ses taureaux de Camargue sur les terres du mas et adapte sa charge de travail à sa capacité à l’assumer. Les cultures de céréales dont il a la gérance lui assure une autosuffisance alimentaire pour son cheptel. Nobles et plutôt paisibles, ces bêtes ne connaissent pas une fin de vie aussi tragique que leurs cousins espagnols. Essentiellement utilisées par les raseteurs, elles vivent leurs moments de gloire lors des fêtes traditionnelles dans les arènes d’Arles, qui accueillent la Cocarde d’or, des Saintes Maries de la Mer, de Salin de Giraud…
Le seul but de Germain : maintenir la tradition et la transmission du savoir du manadier.
Si la Camargue a été peinte, chantée, photographiée, elle reste avant tout un spectacle vivant que, grâce à la famille du mas Saint Germain, chacun de nous peut découvrir et partager. Attention, le calendrier des réservations affiche souvent complet. En vous dépêchant un peu, vous pourrez via le site Internet du mas ou l’office du tourisme d’Arles réserver votre chambre, votre gîte ou votre balade en plein cœur du parc. Peut-être aurez vous la chance de rencontrer Laure galopant les cheveux aux vents sur son fier cheval Temaïre ou Germain nourrissant au biberon un petit taureau sous le regard attendri de ses enfants, là, au petit matin sous un envol de flamants roses !