Emblème de ses terres sauvages, la région de la Camargue abrite une des plus anciennes races chevalines au monde qui porte son nom : le cheval Camargue. Mais quelle est son histoire ?
Cette race à la robe grise est une figure symbolique de la Camargue, au même titre que le taureau noir et le flamant rose. Il vit en semi-liberté dans les marais et les enganes depuis des siècles, et en liberté dans le delta du Rhône depuis des temps immémoriaux. S'accommodant parfaitement des excès du climat Méditerranéen, rien ne lui fait peur : vents violents, humidité, froid mordant en hiver, grande chaleur et insectes en été... sa robustesse, sa robe grise, ses yeux expressifs et son beau crin blanc ont alimenté les légendes et les films. Voilà 5 choses à savoir sur ces chevaux « faits de mistral, de sel et de courage » !
Les légendes et histoires des origines du cheval Camarguais
Une légende camarguaise raconte que le cheval de Camargue serait né de l'écume de mer : il est dit qu'un homme sauta dans la mer pour échapper à un taureau noir qui le poursuivait. C'est alors qu'un étalon surgit de l'écume pour le sauver. « Je ne serai jamais ton esclave mais ton ami », lui aurait lancé celui-ci qui devint le père des chevaux camarguais. Outre les légendes, ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit d’une race aux origines très anciennes : des écrits attestent de son existence depuis l’antiquité, et de nombreux paléontologues voient la trace de ses ancêtres sur les peintures rupestres de la grotte de Lascaux, qui indiquent qu’il pourrait aussi être indigène à cette région de par ses caractéristiques primitives. D'autres théories évoquent un mélange de chevaux d’origines différentes (Afrique du Nord, celtiques, asiatiques, germaniques…) qui au fil du temps se serait adapté au rude environnement du delta du Rhône et de ses environs.
Le cheval camarguais, acteur de la biodiversité et des traditions
Le petit cheval de Camargue était autrefois seulement utilisé pour les activités agricoles et pastorales ; notamment le foulage de la moisson. Il fut à tour de rôle compagnon des gardians, occasionnellement une monture de bât et de guerre jusqu'au XIIe siècle. De nos jours, il est considéré comme un acteur de l'écosystème camarguais et un agent de sa conservation, qui permet la gestion et l'entretien des zones humides et est de plus en plus utilisé pour l'entretien écologique des zones marécageuses. Le cheval est aussi mis à l’honneur lors des nombreuses fêtes traditionnelles locales, où il participe à des jeux équestres et déambule dans les rues, monté par son gardian. De nombreuses écuries proposent également des randonnées équestres afin de découvrir la Camargue à dos de cheval.
Une robe changeante
Le poulain Camargue naît de couleur noire, marron ou gris foncée. Il s’éclaircit tout d’abord autour des yeux et du nez de sa naissance à ses cinq ans. Il prend ensuite une couleur gris foncé et ne cesse de s’éclaircir - il ne revêt sa robe grise qu’à l’âge adulte ! La robe grise est une particularité parmi les chevaux primitifs, les autres chevaux sauvages étant généralement de couleur isabelle, baie-brune, « rousse » ou « fauve » (marron).
Un cheval habitué au mistral
Si on peut souvent voir les chevaux de race Camargue porter l’encolure basse et en avant, c’est pour se protéger du Mistral, vent soufflant dans sa Camargue natale. En prenant cette posture, ils évitent ainsi que le vent humide ne pénètre dans leurs naseaux.