Rencontre avec Marie-Laure, floricultrice à Marseille

Publiée le jeu 18/05/2023 - 19:45 / mis à jour le mer 24/05/2023 - 16:49

Avec l’arrivée de la fête des mères, et parce qu’il y a toujours une bonne occasion pour fleurir sa maison, nous avons eu envie de vous faire connaître Marie-Laure, créatrice de Fleurs de Marseille, productrice de fleurs coupées champêtres, de saison et cultivées en plein champs, qui va vous faire regarder votre bouquet autrement.

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Fleurs de Marseille bouquets de fleurs plein champs
Fleurs de Marseille, production et création de bouquets de fleurs plein champs

A la découverte d'une ferme florale urbaine à Marseille

En cette journée de mai en Provence, me voilà partie, sous une pluie battante, à la découverte de Fleurs de Marseille, une ferme florale urbaine en agroécologie, créée il y a quelques mois. C’est dans le 11e arrondissement de Marseille, au coeur du tiers lieu Grain de la Vallée que Marie-Laure cultive ses fleurs coupées.

La météo, contre laquelle je râle, nous oblige à nous réfugier sous la serre. Marie-Laure me prête des bottes et sourit, “la nature me rappelle que je dois quitter le champ pour faire des semis”. Et tout en discutant, elle me donne des graines à planter dans des petits cubes de terre qu’elle a bien tassés et humidifiés. Me voilà mise à contribution. Il faut dire que le travail ne manque pas, et que notre floricultrice ne boude pas un peu d’aide.

Alors que je l’interroge sur son parcours, Marie-Laure court partout, sans cesser de parler, avec passion et avec les mains qui bougent en l’air, pleines de terre. Elle répond au téléphone, tout en cherchant ses semis, mais elle aperçoit les ageratum - “des plantes du Mexique qui font de magnifiques pompons” - qui commencent à fleurir, elle en profite pour les sortir, il faut les planter.

Déjà, quand elle travaillait dans la communication digitale, elle avait toujours mille choses en tête. Dans son champs de fleurs, elle n’a pas changé. Et pourtant tout a changé. Elle s’est embarquée dans une aventure incroyable. Le confinement aura eu raison de la vie de bureau. Revenir s’enfermer, après être partie se mettre au vert avec ses 2 petits gars et son mari, ne lui convient plus. Elle a envie de verdure, tout en restant en centre ville. Passée par l'incubateur HECTAR pour mûrir son projet, puis par celui d'Inter-made et de la Cité de l’agriculture, elle se forme en permaculture et après quelques stages, se lance.

Grain de la Vallée, tiers-lieu marseillais entre nature et culture

Grain de la Vallée est une ancienne école où s’active toujours quelqu’un autour du bien-être, de la nature ou de la culture. Vous y trouverez notamment des cours de yoga, un shaman, une plasticienne, une épicerie, un jardin à papillons et une forêt comestible. Aujourd’hui j’y croise Alice, photographe, qui retape un camping car pour le transformer en studio nomade.

C’était important pour Marie-Laure, de ne pas se retrouver seule. Ici il y a toujours du passage. Et le tiers-lieu marseillais lui amène un public qu’elle aime sensibiliser à cette nouvelle forme de culture des fleurs (visite de scolaires, d’associations, accueil de festivités comme les 48h de l’agriculture, la fête de l’huveaune, la fête de la nature).

A son arrivée en décembre, la priorité a été de mettre les sols en état. Dans cette friche agricole qui entoure une école non occupée depuis 7 ans, le sol est dur, tassé et… aucun tracteur ne peut pénétrer dans l’enceinte. Tout à la main, avec la grelinette, elle le travaille. Ça tombe bien, la passion de Marie-Laure c’est le sol, et toute la vie que l’on y trouve. Plus ça grouille, plus ça lui plaît.

Marie-Laure

Si c’était à refaire… je referais tout pareil… mais avec un tracteur !

Elle a à sa disposition 3500m2 de champs, en gardant une zone de biodiversité, il lui reste 2500m2 à cultiver. C’est peu, mais les terrains urbains sont une denrée rare. Alors elle optimise, plante densément. Mais surtout, elle veut produire de la façon la plus naturelle possible.

Elle teste, elle observe, elle échange avec d'autres floriculteurs via Instagram ou le collectif de la Fleur française, elle lit dans le TER qui l’emmène chaque jour du centre-ville à son champ, elle se forme sur internet.
Mais entre ce que tu lis sur internet et la réalité… il y a parfois un monde. Et il faut que ça marche !” Ce n’est pas un hobby, c’est une activité qu’elle veut évidemment rentabiliser.

Si parfois, elle se lève au milieu de la nuit pour aller griffonner dans ses carnets, elle m’assure que ce n’est pas de la pression. C’est juste qu’il y a beaucoup de choses à penser : l’irrigation qui n’est pas encore en place, les graines à sélectionner et commander pour l’automne, les bouquets à réaliser pour la fête des mères qui approche, la gestion du soleil de Provence avec des fleurs résistantes…

Fleurs de Marseille, de la graine à la fleur

Marie-Laure a de l’énergie. Pour cette première année d’activité, la vente de fleurs représentera 70% de ses revenus. Mais l’idée est de développer les rencontres et la pédagogie.

Pour l'heure elle propose déjà un atelier sol vivant. Je veux bien croire qu’avec cette fan de vers de terre, l’expérience doit être passionnante. Elle propose également des ateliers sur le parcours d’installation en floriculture et des visites de la ferme. Elle a dans l’idée de mettre en place une activité de conseil en création de jardin fleuri avec un paysagiste d’Allauch. Une alternative ou un complément au potager qui a de plus en plus de succès. 
Avec Joséphine et Juliette, les pépiniéristes de Mastoc, présentes aussi sur le tiers-lieu, elle commence à proposer des séminaires d’entreprise autour de visite de la ferme, de formation aux techniques de semis et de jardinage.

L’agriculture urbaine a le vent en poupe et Marie-Laure la passion, la tchatche et l’envie de partager. Son seul ennemi ? Le manque de temps pour tout faire ! Alors si ça vous tente d’aller mettre les mains dans la terre, n’hésitez pas à la contacter, elle accueille les bénévoles avec son grand sourire et c’est l’assurance d’une journée ou de quelques heures utiles et agréables au grand air.

Pour organiser une visite, participer à un atelier, ou se proposer comme apprenti jardinier bénévole, contactez-la via l'instagram de Fleurs de Marseille

Offrez un bouquet de fleurs champêtres

Certes, ce n’est pas évident de changer les mentalités (et l’achat compulsif de roses pour la Saint Valentin). Mais Marie-Laure se réjouit de cette nouvelle génération de fleuristes qui s’intéresse au producteur. “Ils ne veulent plus passer par des grossistes, veulent privilégier le local, et les fleurs de saison. Un peu comme dans la restauration, ils valorisent dans leurs boutiques les circuits-courts et l’origine des fleurs.

Convaincus ?

Pour la fête des mères, les bouquets de Fleurs de Marseille mélangeront les premièrs zinnias, les cosmos, les stratis et les fleurs sauvages…

Les Fleurs de Marseille de Marie-Laure sont disponibles chez deux fleuristes marseillais, Ziggy et La Butinerie. Sinon n’hésitez pas à lui passer commande d'un bouquet (comptez de 7 à 30€) sur l'instagram de Fleurs de Marseille , elle organise un dépôt vente à l'épicerie Grain de la Vallée et Chez Anis (bd Clémenceau à Marseille).

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Les bouquets de Fleurs de Marseille
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