Halloween arrive à grands pas. Pour l’occasion, nous avons déterré les légendes les plus effrayantes de Provence. Prêts à frissonner ? C’est parti !
La Provence est une terre de mythes et de légendes. Des plaines marécageuses de Camargue aux monts saillants du massif de la montagne Sainte-Victoire, les récits de créatures mystiques et autres fables mystérieuses ne manquent pas.
En voici quelques-uns.
L’histoire de Mélusine de Provence
Pour vous raconter l’histoire de Mélusine, laissez-moi vous transporter au cœur du pays aixois, sur les rives de l’Arc plus précisément. On raconte qu’il y a fort longtemps, un chevalier de Rousset, nommé Raymond, y rencontra une jeune femme à la beauté époustouflante : Mélusine. Raymond tomba sous son charme au premier coup d'œil, et ne tarda pas à la demander en mariage.
Mélusine accepta, mais posa une étrange condition à leur union : Raymond ne devait jamais, et sous aucun prétexte, la voir prendre un bain.
Poussé par l’amour, il y consentit facilement. Et c’est ainsi que nos deux tourtereaux entamèrent un mariage heureux, comblés par l’arrivée de quatre enfants, tous aussi beaux que leur mère.
Les années passèrent. Un beau jour, Raymond, étourdi, entra dans la chambre de sa femme alors que cette dernière faisait sa toilette dans son bain.
Ce qu’il vit alors lui glaça le sang. La belle Mélusine s’était transformée en serpent énorme et monstrueux qui, dès qu’il aperçut le chevalier, s’enfuit par la fenêtre avec perte et fracas.
L’oubli de sa promesse fit perdre à tout jamais l’amour de sa vie à Raymond.
Les anciens racontent que longtemps après l’incident, on pouvait apercevoir la figure fantomatique de l’immense reptile rôder en bas des fenêtres des enfants du couple maudit. Quant à vous, prenez garde en vous baladant sur les berges de l’Arc. On dit que Mélusine, transformée en monstre, y rôde toujours.
La Tarasque : histoire d’un monstre sanguinaire
La légende raconte qu’il y a fort longtemps, le quotidien des habitants de Tarascon était rythmé par la peur. Et à juste titre ! Non loin de là, au bord du Rhône, vivait un monstre sanguinaire, un dragon, mi-poisson, mi-animal, plus gros qu’un bœuf et plus long qu’un cheval : la Tarasque. On disait que son haleine fétide repoussait les plus intrépides et que son souffle était si brûlant qu’il pouvait à lui seul faire naître un incendie.
Le dragon, qui n’était jamais rassasié, se délectait des pauvres malheureux qui se trouvaient sur son chemin. Malgré tous les efforts des villageois, rien n'arrêtait la folie meurtrière de la bête.
Jusqu’au jour où Sainte Marthe passa par là.
Surprise de voir les villageois si tristes et terrifiés, elle leur demanda la raison de leur désarroi.
En apprenant les horreurs commises par la Tarasque, la Sainte promit de tout faire pour les aider.
Le lendemain, elle se rendit dans le repaire de la bête. Armée d’une croix en bois et d’eau bénite, elle réussit à dompter le dragon, qui devint doux comme un agneau.
Se servant de sa ceinture pour lui fabriquer une laisse, Sainte Marthe ramena tranquillement la Tarasque au village.
En voyant arriver la colossale créature, les habitants se ruèrent sur elle, et la tuèrent sur le champ.
Enfin libérés du monstre hybride, ils purent mener une existence bien plus paisible.
De nos jours, Sainte Marthe et la Tarasque sont encore célébrées à Tarascon à l’occasion d’un défilé le premier week-end de juin.
Les sorcières de la mer
C’est sur les plages immenses de Beauduc que commence cette étrange histoire. Il y a fort longtemps, un pêcheur nommé Pierre eut une mauvaise surprise alors qu’il entamait sa journée. Sa barque était trempée, comme si elle avait navigué toute la nuit. Plus étrange encore, le phénomène devint récurrent. Au fil des jours, l’inquiétude du brave pêcheur grandissait.
Finalement, Pierre décida qu’il était plus que temps d’élucider ce mystère. Une nuit, il se cacha derrière un grand tronc et épia son embarcation. Aux alentours de minuit, il vit arriver une farandole de 7 sorcières. Elles montèrent à bord du bateau, qui s’élança à vive allure, comme poussé par une force divine.
Pierre était abasourdi. Mais qui étaient ces femmes ? Où allaient-elles ? Le lendemain, il décida de se cacher dans l’embarcation pour en savoir plus sur leur destination.
Toute comme la veille, l’embarcation s’élança avant de venir s’échouer sur un banc de sable à l’entrée d’une grotte obscure. Pris de panique, Pierre n’osa sortir de sa cachette pour les suivre. A l’aube, l’étrange cortège revint à bord et rentra à Beauduc.
Le lendemain, notre pauvre pêcheur, encore sous le choc, s’en alla tout raconter au curé du village. Ensemble, ils décidèrent de démasquer les sorcières en disposant du sel, réputé néfaste pour ce genre de créatures, devant l’église.
Le dimanche suivant, alors que tous les villageois se rendaient à la messe, 7 femmes ne purent pénétrer dans l’église, empêchées par le pouvoir du sel.
Les sorcières de la mer étaient démasquées. Parmi elles : la nièce du curé, la femme du maire et bien d’autres jeunes filles totalement insoupçonnables.
La légende dit qu’une fois démasquées, elles firent pénitence. Depuis, les pêcheurs du village vivent en paix
Voici donc quelques légendes qui se racontent de génération en génération depuis des décennies de part et d’autre de la Provence.
Désormais, c’est à vous de les transmettre !