Dans les coulisses de la Brasserie Artisanale Arlésienne

Pour m’y rendre, me voilà lancée sur les routes rocailleuses caractéristiques de la Plaine de la Crau. À mon arrivée, c’est Florent de Oliveira, le fondateur de la brasserie qui m’accueille.

Depuis 2016, il a posé ses cuves et ses sacs de malt  ici, pour produire L'arlésienne, une  bière bio et artisanale qui s’est rapidement fait une place sur les tables de la région. 

Florent, c’est un vrai passionné mais aussi un autodidacte. La brasserie, ce n’est pas la voie qu’il emprunte en premier lieu quand il démarre sa carrière. Ses premiers pas, il les fait en pétrochimie. À l’époque, la bière, ce n’est qu’un passe-temps.

“L’histoire de cette brasserie, c’est l’histoire d’un changement de vie. Je suis passionné par la transformation. Au début j’avais une nano-brasserie à la maison, au bout de 4-5 ans, je me suis lancé” nous explique-t-il. 

Un lancement réussi ! Quelques années plus tard, L'arlésienne compte plusieurs gammes de bières bio qui ne manquent pas de saveurs. 

Si on trouve, bien entendu, des produits classiques et indémodables (à l’image de la pils, de la pale ale ou encore de l’amber ale) Florent ne s’arrête pas là. 
Ici,  l’innovation est reine et on ne manque pas d’idées pour jongler avec le goût. 
“On fait beaucoup de recherche et développement” souligne-t-il en souriant, avant de m'entraîner dans un immense entrepôt où reposent, entre autres, barriques et amphores. 

“On travaille par exemple des bières vivantes. Elles contiennent des levures indigènes” m’explique -t-il. Un produit plus complexe, qu’il est possible de garder plusieurs années à l’image du bon vin et qui, pour Florent, représente l’avenir de la brasserie.

J’en suis persuadée : les cuves de la Brasserie Artisanale Arlésienne bouillonnent de créativité. Florent va vite m’en donner la confirmation en me parlant des projets fous dans lesquels la petite équipe aime se lancer. Vinaigre, moutarde, saké et même hydromel : ici on est dans un véritable petit laboratoire où les projets ont tous un dénominateur commun, la fermentation ! 
“Le projet le plus fou, c’était sûrement le saké” m’explique Florent en rigolant. 

Si “L'arlésienne” ne manque pas de saveurs, ni d’audace, ce n’est pas non plus l’engagement qui lui fait défaut. 

“Mon idée, c’était aussi de faire du bien à la Terre” 
Alors comment on s’engage pour la planète quand on est producteur de bières ? 
En faisant le choix du bio, mais pas que ! 

L’ingrédient principal qui compose la bière, c’est l’eau. 
Celle utilisée pour brasser l’Arlésienne est puisée dans les nappes de la Crau, mais surtout elle ne subit aucun traitement. 
“La traiter c’est ne pas lui laisser sa place” nous explique Florent. Alors peu importe qu’elle soit dure, elle restera brute et sauvage, à l’image des paysages de la région. 

Mais une eau sans houblon malté ne deviendra jamais une bière. 
Vous vous en doutez, c’est là que ça coince. Parce que dans le coin, nos agriculteurs maîtrisent mieux la presse de l’olive que le maltage de la céréale. 

Qu’à cela ne tienne, Florent décide de s’engager auprès de l'association Bière de Provence qui œuvre pour développer la filière brassicole en France. 
Et quelques années plus tard, sa matière première n’est plus seulement bio, elle est aussi locale, avec un malt venant quasiment à 100% d’Ardèche. 
Prochaine étape : un houblon made in Provence ! “On y travaille” m’assure-t-il, sûr de lui. 
 

En discutant, nous déambulons entre les cuves. Face à nous, c’est Rémi qui s’active. 
Arrivé dans la petite entreprise il y a quelques années, Rémi prépare chaque jour les recettes des différentes gammes et surtout les brasse à la main. Le travail est colossal ! Mais c’est aussi une particularité de la brasserie, on laisse la part belle aux techniques artisanales. 

Et parce qu’ici, on aime aller au bout des choses, pas question de laisser les bouteilles en verre se perdre dans la nature. La brasserie travaille avec l’Incassable, une association marseillaise qui l’aide à mettre en place un système de consigne. 

Vous l’aurez compris, en buvant une bière BAA, vous ne vous faites pas simplement plaisir : vous faites aussi du bien à l’environnement. 
 

Je ne pouvais pas partir sans demander à Florent comment se déguste une bonne bière. 
Voici donc quelques accords mets/bière d’expert pour faire ressortir le meilleur de votre pression. 

- Si vous aimez le fromage et la bière, sachez que les deux vont ensemble à merveille. Pour cet accord mets bière, privilégiez une pils, une lager ou une pale ale 
- Amateurs de bière ambrée ? C’est avec une viande grillée que vous l’apprécierez le mieux 
- Pour finir, Florent nous conseille de ne pas nous priver d’une petite mousse avec notre choucroute ! 

Vous voilà donc avec toutes les cartes en main pour apprécier votre bière. 
Il ne vous manque plus qu’à goûter "L'arlesienne". Faites-moi confiance, vous allez l’adorer !