Festival de la Camargue : nature, passion et nouveaux horizons

Un chasseur et un ornithologue main dans la main ? C’est ce genre de rencontre insolite que propose le Festival de la Camargue et du Delta du Rhône. De Port-Saint-Louis-du-Rhône, QG du Festival, jusqu’à la Camargue gardoise, en passant par les communes d’Arles et des Saintes-Maries-de-la-Mer, le programme du Festival propose plus d’une centaine de rendez-vous pour mieux comprendre la fragilité des écosystèmes et préserver ce patrimoine naturel unique. 
“Nous travaillons avec des acteurs qui ont une belle ouverture d’esprit”, se réjouit Anne Durget, directrice du festival. “On peut discuter de sujets parfois clivants, mais il est primordial que le débat puisse avoir lieu”. Faciliter la rencontre autour des enjeux environnementaux, à travers une programmation riche d’échanges et de découvertes, c’est bien toute la philosophie de ce festival dont l’idée a germé il y a une vingtaine d’années. 

La mer sera la grande invitée de cette édition 2025, en écho à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3)*. Pour l'incarner, “Isabelle Autissier nous fait l’honneur d’être la marraine du Festival”, se réjouit Anne Durget. “Nous organisons pour l’occasion une grande soirée thématique le vendredi 30 mai”. Navigatrice émérite et Présidente d'honneur du WWF France, Isabelle Autissier embarque les visiteurs dans une plongée au cœur des océans avec Renaud Dupuy de la Grandrive, Président du réseau MedPan, et Quentin Hulo, photographe du Collectif Argos. 
“La photo est pour nous un puissant outil de médiation. Notre objectif est bien sûr de sensibiliser sur ce qui ne va pas, mais aussi de valoriser les actions qui fonctionnent !”, affirme Anne Durget. C’est ce qu’illustre l’exposition “Océan et climat boomerang” du Collectif Argos : “On y retrouve les témoignages de ceux qui subissent de plein fouet le réchauffement climatique et la montée des eaux, mais on découvre aussi les solutions que ces citoyens mettent en place, notamment au niveau de l’habitat”. 
Ne manquez pas non plus les clichés spectaculaires de Thomas Roger, photographe animalier, apnéiste, et grand invité de cette 17e édition. Son exposition “Festin de rois” rend hommage aux impressionnants rassemblements alimentaires que l’océan donne à voir : ainsi, la superbe scène de chasse orchestrée par des dauphins marquera assurément les esprits ! 

Mais parce que parler de la mer, c’est aussi évoquer le vent, le Festival de la Camargue et du Delta du Rhône accueille également les rencontres de Windtech Méditerranée. Ce rendez-vous propose d’explorer les possibilités offertes par l’usage du vent comme énergie renouvelable. Entre découvertes ludiques et innovations, ce rendez-vous met en lumière de nouvelles perspectives pour un avenir plus durable. “Ce n’est pas qu’un festival écolo”, précise Anne Durget. “L’environnement est valorisé et nous avons bien sûr une démarche écoresponsable dans le choix de nos prestataires, mais ce festival est aussi le cadre où le débat peut et doit avoir lieu. Port-Saint-Louis-du-Rhône, lieu de la toute première édition, est partagé entre paysages industriel et naturel ; il faut faire en sorte que tous les acteurs du territoire arrivent à travailler ensemble pour préserver cet écosystème si précieux.”.  
 

Pour autant la tradition camarguaise restera bien évidemment à l’honneur : au programme notamment, la traditionnelle course à la cocarde, qui met en scène la dextérité des participants face au biòu, mais aussi la course à la partègue, du nom de la perche utilisée à bord des barques locales à fond plat. Pour les gourmets et les gourmands, un grand pique-nique des Chefs de Camargue est organisé le dimanche 1er juin pour sublimer l’incroyable richesse du terroir camarguais.
Alors ne manquez ce festival sous aucun prétexte. Dès l’ouverture, le spectacle Mizu promet une soirée pleine d’émotion : “La Compagnie Furinkaï et le Théâtre de l'entrouvert nous offrent un moment très poétique qui, grâce à une marionnette de glace, évoque la fonte des glaciers et nous rappelle la fragilité de l’instant humain”. Une fragilité qui n’a d’égale que celle de ce territoire unique et si précieux qu’est la Camargue.