À 35 ans, Noé Delpech est presque un “vieux loup de mer”. Depuis l’âge de 7 ans, il régate au gré des vents des championnats et autres Jeux Olympiques, toujours en double et souvent avec succès. Son bateau fétiche ? Le 49er sur lequel il termine 5e aux Jeux de Rio avec son compère de toujours, Julien D’Ortoli. C’est avec lui qu’il décide de repartir pour les jeux olympiques 2024.
En 2016, ça faisait 10 ans qu’on était ensemble. Et comme un couple, on commençait à voir les défauts de l’autre plutôt que ses qualités. Chacun a pris alors un autre chemin. Mais le défi des Jeux à Marseille et l’envie commune de reprendre un nouveau challenge l’ont emporté.
C’est clairement une médaille. On n’est pas passé loin en 2016 et aujourd’hui je connais très bien le bateau. Mais la concurrence est assez rude car on est 5 équipes pour une seule place. Il va falloir se battre.
Pour se qualifier, il faut être bon aux championnats du monde. Tout se jouera en juillet 2023 sur l’épreuve mondiale. Entre temps, on va attaquer les entraînements avec beaucoup de physique car les 49ers sont des bateaux très exigeants. À partir d’octobre, on aura beaucoup de navigation et du choix de matériel.
Je suis à Marseille depuis 2005. C’est la moitié de ma vie ... Je me sens bien ici
Julien est barreur et moi équipier. C’est-à-dire que je gère les voiles, je m’occupe de la tactique et de la stratégie : choix du bord, placement par rapport aux adversaires, et surtout étude du vent, de sa direction et de la manière de le maîtriser pour optimiser le bateau.
C’est beaucoup de visuel. On étudie les risées, on regarde où la mer est plus foncée car c’est là où il y a du vent, on observe les cheminées sur terre, tous les indices qui vont nous permettre de faire des suppositions sur les bords à tirer. Dans une régate, il y a une part de chance car le vent est capricieux. Mais la chance ça se provoque.
C’est plurifactoriel : il y a une petite part de physique, une petite part de mental, une part de technique sur l’eau pour savoir maîtriser son bateau et une grosse part de recherche et de développement, et surtout une cohésion avec l’autre. J’ai toujours navigué en double car très vite on entre dans une dynamique. Tu partages les victoires et les défaites.
Je suis à Marseille depuis 2005. C’est la moitié de ma vie. Ici, on peut faire beaucoup de sports comme du vélo de route, du trail, de la natation ou de la voile. Tant que ma vie est dans la voile de compétition, je ne me projette pas. Je me sens bien ici.
C’est comme sans la mer : ce n’est pas possible !
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