L'Art Mange l'Art et De la table au tableau ou l'art culinaire en Provence

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Publiée le lun 18/03/2019 - 01:00 / mis à jour le mar 22/10/2019 - 02:00

Dans le cadre de l'année de la Gastronomie 2019 - MPG 2019, le musée Regards de Provence dédie ses trois salles à deux expositions, "L'Art Mange l'Art" et "De la table au tableau", sur les thématique de l'art culinaire, l'art de vivre dans le Sud, l'art de la table, ..., réunissant des œuvres d'artistes du XIX° au XXI° siècles.

Du 5 mars au 13 octobre 2019, les expositions "L'Art Mange l'Art" et "De la table au tableau" raviront tous les gourmets, gastronomes, becs fins et autres fines bouches par la multiplicité de visions artistiques modernes et contemporaines.

« L’Art mange l’Art »

L’exposition « L’Art mange l’Art » est consacrée aux délices gastronomiques d’artistes contemporains - photographes, peintres, dessinateurs, sculpteurs, vidéastes - qui invitent à redécouvrir, à travers leur regard intime, leur prisme, leur vision, les plaisirs simples des aliments, de leur authenticité, de la cuisine, de la table, de la cérémonie du repas, de la créativité des arts de la table.

Elle donne à réfléchir sur la société de consommation, l’industrie alimentaire - l’art de séduire par des mises en scène originales et des emballages créatifs - mais aussi ses abus, ses dérives, ses gaspillages. Chaque approche artistique, souvent hors des sentiers battus et teintée parfois de dérision et de provocation, interprète l’aliment, la nature, le terroir, la récolte, la transformation fascinante de la matière première en repas, la convivialité, l’échange, le partage, la mise en scène d’un repas.

Ces artistes explorent les rapports entre créations culinaires et artistiques et les revisitent. Certaines oeuvres appétissantes, dans le courant du Eat Art, réveillent nos sens, mettent en appétit pour satisfaire l’oeil et la gourmandise du visiteur. Composées d’aliments, de restes de repas, de déchets et vaisselle collés, « piégés » et présentés au mur comme des fresques, elles mettent en scène nos habitudes alimentaires et des objets du quotidien. Les arts de la table composant la mise en scène artistique d’un repas - sculptures d’assiette, de plats, de verres, de vases – sont aussi mis à l’honneur, constituant de véritables oeuvres d’art ornés de motifs parfois poétiques ou luxuriants évoquant l’hymne à la mer, la nature, l’amour. Une riche pluridisciplinarité d’artistes du territoire et nationaux seront réunis.

ertaines oeuvres appétissantes, dans le courant du Eat Art, réveillent nos sens, mettent en appétit pour satisfaire l’oeil et la gourmandise du visiteur. Les oeuvres de Daniel Spoerri composées d’aliments, de restes de repas, de déchets et vaisselle collés, « piégés » et présentés au mur comme des fresques, elles mettent en scène nos habitudes alimentaires et des objets du quotidien.

En écho de natures mortes hollandaises de Vanités, les déchets dans les oeuvres de Spoerri ou d'Arman meurent et pourrissent, rappellent en nous le processus de vieillissement de notre propre corps qui nous entrainera dans la mort. Elles mettent à l'oeuvre dans notre esprit cet exercice méditatif. Quoi de plus éphémère en effet que les plaisirs de la table?

De son côté, les arts de la table composant la mise en scène artistique d’un repas - sculptures d’assiettes, de plats, de coupes, de vases – sont aussi mis à l’honneur, constituant de véritables oeuvres d’art ornées de motifs parfois poétiques ou luxuriants évoquant l’hymne à la mer, la nature, l’amour.

Dorothée Selz, artiste majeure du Eat Art et Pop Art, est invitée à créer spécialement trois installations sculptures éphémères gourmandes réellement consommables le temps des expositions, une dans le hall du musée Regards de Provence et deux au sein de son restaurant panoramique Regards Café. Son travail met à l’honneur les relations entre l’art et la vie quotidienne, incluant tout le savoir-faire lié à la gastronomie, vecteur par excellence d’expressions et de sensations nouvelles.

Ses sculptures prennent vie grâce à la participation de chefs cuisiniers qui ont réfléchi avec l’artiste pour élaborer des mises en bouche qui sont ensuite à piquer sur la sculpture conçue en polystyrène peinte de colorant alimentaire. Ses offrandes comestibles, gustatives, visuelles et ludiques sont imaginées pour réunir le visuel, le gustatif et le ludique et faire vivre au public une sensation nouvelle et une expérience enrichissante. Ses offrandes comestibles sont imaginées pour que s’entremêlent le visuel, le gustatif et le ludique. L’ensemble prend vie de manière festive grâce à la participation active du public qui peut « goûter ce qu’il voit ». L’idée est que cet art éphémère reste dans la mémoire. Quand on se nourrit de l’art, on le côtoie, on le goûte, on le savoure, on éprouve du plaisir, une sensation, une émotion, et la correspondance avec la dégustation d’un plat qui nous serait offert, est, pourrait-on dire, de même nature…

A l’occasion du lancement de cette exposition, la meilleure cheffe pâtissière de restaurant du monde, Christelle Brua - Le Pré Catelan, deux grands chefs étoilés, Ludovic Turac - Une table au Sud, Lionel Levy - Alcyone, et le meilleur ouvrier de France, Eric Finon - Maison Lenôtre, créeront des bouchées piquées sur les sculptures éphémères gourmandes de Dorothée Selz, invitant le public à vivre une expérience visuelle, gustative et ludique.

De la table au tableau

L’exposition « De la table aux tableaux » est dédiée à des oeuvres majeures de la collection de la Fondation Regards de Provence et de collections muséales du territoire d’artistes des XIX et XX° siècles portant une attention particulière sur l’art de la représentation de la nourriture, des fruits, des aliments sucrés, salés, des poissons et viandes et des objets de la vie quotidienne.

Les traditions provençales, les marchés, les fermes, les métiers de la pêche, la nourriture du bord de mer, la tradition du vrai repas, la cuisine, l’art de la table, sont transcrits dans les évocations de ces artistes provençaux ou ayant séjourné dans le Sud.

Des artistes tels qu’Henri Aurrens, Auguste Chabaud, Maurice Arnaud, Pierre Ambrogiani, Raoul Dufy, Maurice Vlaminck, Sauveur Bernay-Théric, Marius Barthalot, Louis-Mathieu Verdilhan, André Verdilhan, Edouard Ducros, Pierre Grivolas, René Seyssaud, André Marchand, Louis Valtat, Félix Ziem, et bien d’autres constituent le récit pictural de cet Art de Vivre en Provence.

Trois dessinateurs caricaturistes, Honoré Daumier, Albert Dubout et Roger Blachon, donnent à voir leur version singulière d’un réveillon, d’un banquet érotique ou de l’art de déguster le vin, afin d’apporter une note humoristique et décalée à l’ensemble de l’exposition.

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Grâce à l'arrivée de nouveaux produits à Marseille - Portes de l'Orient - qui ont métamorphosé les tables provençales, comme la tomate et la pomme de terre originaires d'Amérique du Sud, l'orange venue de Chine ou la banane d’Inde, les marchés si pittoresques en Provence prirent d'autres couleurs, d'autres odeurs, réveillant l'inspiration de nouvelles recettes culinaires.

Certaines natures mortes, comme celles de Jean-Baptiste Olive ou Ludovic Alussi, faisant écho aux natures mortes hollandaises, représentent des tables opulentes et variées : aux compositions rigoureuses, sophistiquées pour mieux courtiser le regard ! On observe un accent décoratif, mêlé au goût pour les effets de virtuosité, ce qui explique la vogue du trompe-l'oeil : la peinture comme volupté. Tout est une question d'assemblage de contenants et de contenus. Les assiettes, plats, verres, vases, compotiers, coupes plus ou moins sophistiquées, forment un ensemble d'objets mis à la disposition d'un contenu qui va du bouquet de fleurs aux fruits et légumes.

Ces chefs d'oeuvres sont des prouesses de réalisation dans la précision des reflets, les transparences du cristal, le velouté de la peau d'une pêche, une fraise qui paraît tellement réaliste rendant admiratif le spectateur. La restitution quasi parfaite, voire en trompe-l’oeil, du réel provoque un sentiment de plaisir chez le spectateur qui se trouve devant l’oeuvre mais également face à la table dressée devant lui, invité à ce repas qui, ni ne commence ni ne finit.

Au fil des siècles, les styles changent, comme dans les oeuvres de Pierre Ambrogiani, Louis Valtat, Louis-Mathieu Verdilhan ou Auguste Chabaud, aux compositions modernes, colorées et synthétisées, spontanées. Les fruits et légumes sont devenus le sujet, le motif unique du tableau, ils sont présentés frontalement, en faisant l’économie du décor. On Simplifie, on épure, on suggère et parfois on cerne de noir ou de bleu foncé les motifs en détachant, délimitant chaque objet comme dessiné donnant davantage de force aux formes colorées !

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