L’Auberge du Corsaire ("Chez Paul", pour les habitués) est amarrée au port des Goudes depuis plus de 70 ans. Cette institution les pieds dans l’eau est une incroyable invitation au voyage et au partage. En vrai de vrai : produits frais, pêche locale et hospitalité sincère.
Il est 10h du matin, le soleil a déjà commencé son ascension dans le ciel, la mer scintille un peu plus à chaque vague ramenée du large et la brise aux effluves légèrement iodées pénètre doucement nos narines. En contrebas, des pêcheurs s’activent dans ce petit port en direction du cap Croisette. Vous avez deviné où nous sommes ? « Evidemment » me direz-vous, nous sommes aux Goudes.
L’Auberge du Corsaire, joyaux des goudois
Si vous entrez dans les Goudes, vous voudrez très certainement descendre voir le port de plus prêt pour y découvrir la paix qui y règne ainsi que les barquettes qui y sont amarrées. Vous tomberez alors nez à nez avec L’Auberge du Corsaire, plus communément appelée « Chez Paul ».
Dès notre entrée dans le restaurant, c’est David Mazzotta serveur, qui nous reçoit. Originaire des Pouilles en Italie, c’est aux Goudes qu’il a décidé de déposer définitivement ses valises il y a de cela 22 ans « J’étais à l’origine venu pour passer une semaine de vacances. Je ne suis jamais reparti et jamais je ne repartirai. Pourtant, j’ai toute ma famille à Montauban mais je ne pourrais pas repartir. Déjà, mes deux enfants vivent ici et ils pleureraient s’ils devaient partir. Et même moi, je suis très heureux. ».
Je suis dans la restauration et je me fais un plaisir de servir les clients.
Pour lui, « Chez Paul », c’est d’abord une histoire de famille qui remonte à 1948, date à laquelle Monsieur Paul crée son affaire. Au début, la maison sert de petites pizzas bien d’ici « avec des anchois et du fromage » précise David, avant de devenir un dancing pour enfin s’ancrer aux Goudes comme le restaurant mythique que l’on connait. Gérard, son fils, lui succède. A 80 ans, il réside toujours devant le restaurant dont la gérance est aujourd’hui entre les mains de sa nièce et son neveu, Sylvie et Thierry.
C’est grâce à ses produits frais et son hospitalité que le restaurant s’impose naturellement comme un incontournable Marseillais, ce que nous confirme David : « Ici c’est le top. Travailler dans ce restaurant, c’est un plaisir. Le poisson, tu ne peux pas en avoir du plus frais. Quand les gens viennent manger, ils sont décontractés. Je suis dans la restauration et je me fais un plaisir de les servir. ». Le port de pêcheur des Goudes y est pour quelque chose. Le chef du restaurant a le privilège mais aussi le talent de cuisiner pour ses clients des produits directement ramenés par les pêcheurs locaux. C’est une première étape obligée pour les pêcheurs qui vendent par la suite leurs produits sur les étals du marché au poisson de la criée.
Au menu de la pêche du jour : soles, rougets, dorades et loups (dont l’un fait plus de 8kg, promis on ne vous ment pas ! On a même une photo à l’appui).
Vous l’aurez compris, ici on mange frais et local et la pêche durable est un étendard que l’on dresse fièrement !
Un petit village fabuleux
S’il devait y avoir une expression à retenir parmi celles que les marseillais connaissent, c’est bien « Va te jeter aux Goudes ! ». Pourquoi donc ? Tout simplement parce qu’après les Goudes, la route est sans issue et nous comprenons bien plus facilement pourquoi ce lieu magique est nommé « le bout du monde marseillais ».
Ici, la tranquillité et la calme sont les maîtres mots. « Pas de voiture, la mer, un petit port comme ça, y’a rien à redire » nous explique David avant d’ajouter que les Goudes « ne font pas partie de Marseille. Ça fait partie de Marseille mais tu prendrais quelqu’un qui arrive en avion, tu lui mets un bandeau sur les yeux, tu lui fais faire 3h de voiture et tu l’amènes ici : il te dit : « où est-ce que je suis ? » En Grèce ? En Italie ? Il ne peut pas dire que c’est Marseille ».
Tu viens ici une fois, tu tombes amoureux !
Grâce à son décor spectaculaire et immaculé, les Goudes ne cessent d’attirer touristes et habitants de Provence. Ici, tout le monde est le bienvenu, « sauf les parisiens » plaisante David en ajoutant « Non je rigole, je comprends qu’ils tombent amoureux d’ici. Tu viens une fois, tu tombes amoureux. Il y a beaucoup de locations ici. Y’en a, ça fait 10 ans qu’ils viennent ici l’été. Des suisses, des gens de Paris, de partout. Y’a pas de parisien, de marseillais, de toulonnais, de tout ça. Ici tu viens et tu es tranquille.».
Ses plages de sable fin, ses couchés de soleil qui nous perdent à l’horizon… les Goudes sont un petit coin de paradis que les habitants protègent méticuleusement sans jamais perdre à l’esprit la fragilité des lieux et son écosystème.
Le bonheur de vivre en Provence se dévoile donc avec ces simples mots que David exprime naturellement : « Le beau temps, tu te lèves le matin, il ne fait pas froid. En fait, peu importe où tu es à Marseille, tu peux prendre la corniche tu vois la mer. Même en centre-ville à certains endroits, tu peux la voir. ».
Nous sommes certains que le charme des Goudes ne vous laissera pas indifférent et qu’une fois arrivés à bon port, vous n’aurez qu’une envie, vous assoir à une table de L’Auberge du Corsaire et goûter à ce que le sud a de plus bon à vous offrir : de la bonne humeur et des produits d’exception.
35 rue Désiré Pelaprat
13008
MARSEILLE
04 91 73 19 26