Des jeux olympiquement locaux !

Parce que, malgré les tentatives multiples d’inscrire notre sport nationalement local dans la liste prestigieuse des sports olympiques, la Pétanque est pratiqués à travers le monde et nous offre, chaque année durant le Mondial La Marseillaise, des oppositions homériques et olympiques. Parce que des sports aussi fadoli que la pétanque, on en manque pas dans notre beau département. Plongez avec moi dans la liste non exhaustive des Jeux Olympiques des Bouches-du- Rhône.

Dans la liste des sports bien de chez nous, il en est un particulier, la Longue. Appelé aussi le Jeu Provençal, ce jeu de boule dont les origines remontent au XIXème siècle donnera naissance, au début du XXème siècle, à notre fameuse Pétanque. Avec ses règles sensiblement similaires au sport national ciotaden, la Longue reste tout de même un sport à part. Le joueur doit faire preuve de puissance et de précision notamment sur les tirs, puisque le cochonnet peut se trouver jusqu’à 20 mètres du joueur au moment du lancer.

À voir la course d’élan d’un joueur de longue, on se rend vite compte que c’est un vrai sport. Christian Philibert, dans son film mythique « Les 4 Saisons d’Espigoule. », nous en offre une illustration magnifique. Car les athlètes de la Longue font preuve d’une grâce et d’une attention toutes particulières. 

La culture méditerranéenne est intimement liée à notre beau département. Et les Joutes Nautiques en sont un des multiples témoignages. On retrouve des traces de ces oppositions navales jusqu’en Egypte Antique. Et si elles sont arrivées jusqu’à nous, c’est grâce à notre héritage hellénistique. En effet, ce sont les grecs qui, au cours de leurs explorations et de leurs implantations, ont amené avec eux ce sport à part. Car assister à des joutes, c’est quelque chose.

Pour ceux qui découvriraient ce sport ici, imaginez deux bateaux propulsés par des rameurs qui se font face. À la proue de ces bateaux, deux hommes prêts à bataillés, armés d’une lance et d’un plastron. Le but est simple. Il ne doit en rester qu’un debout.

De vrais chevaliers des mers, sans peurs et sans reproches! Aujourd’hui, on peut assister à ces joutes durant tout l’été de l’Estaque à Arles en passant par la Venise Provençale, au gré d’un calendrier chargé.

S’il y a bien un jeu de carte qui peut être considéré comme un sport, c’est la Contrée. Pour certains, c’est même une religion. Mais saviez-vous qu’avant la Contrée, le jeu de carte qui rendait fou les provençaux s’appelait la Manille. C’est à ce jeu que jouent César et Esquartefigue dans Marius de Marcel Pagnol. Et rien que cette scène suffit à prouver que ce jeu n’en était pas un. 

C’était un vrai sport, avec ses stratégies, sa technique et ses coups de bluff. La tension et les galéjades, que l’on retrouve tout autant dans la Contrée d’aujourd’hui, font de la Manille un sport à part qui mériterait bien d’être olympique. Et ça me fend le coeur !

Là, on commence à toucher au sublime. Je vous ai déjà parlé des Joutes Nautiques, ces oppositions homériques sur mer. Mais saviez-vous que dans quelques villages provençaux, il en existe une version terrestre?

Pour les découvrir à coup sûr, il vous faudra vous rendre à Gémenos, le lundi suivant la fête de la St Éloi. Ce jour-là, une poutre est hissée à trois mètres de haut, rue de Flore. À cette poutre, on fixe un seau rempli d’eau. Et sous ce seau, une planche percée d’un simple trou. Un homme, monté sur un boghei, petite charrette tirée par un cheval ou un âne, descend la rue de Flore, armé d’une longue perche de bois.

Son but? Réussir à passer la perche dans le trou, sans renverser le seau. S’il y arrive, à lui les lauriers de la victoire. S’il échoue, il en sera quitte pour une bonne douche d’eau fraiche ! Heureusement, à cette période de l’année, la défaite est agréablement rafraichissante ! Mais quel que soit le résultat pour le jouteur, les spectateurs en sortent toujours gagnants. Un sport à l’esprit vraiment Coubertin !

On l’a déjà dit mais quand il s’agit de jouer à la pétanque, tous les moyens sont bons. Qui n’a jamais organisé une partie sur l’herbe, dans un chemin plein d’ornières, ou encore en pleine pente faute de trouver un terrain de pétanque adéquat? Et si, plutôt que de devoir trouver un terrain plat, on rendait les boules carrées.

C’est l’idée farfelue qui a germé dans la tête de Daniel Menneguerre, en 1979 à Cagnes-sur- Mer. Et même si cette invention n’est pas totalement de chez nous, la topographie marseillaise se prête parfaitement à ce jeu.

Parce qu’avec les boules carrées, plus besoin de s’embêter à trouver un sol plat. La moindre pente devient un terrain parfait pour ce jeu digne des plus grands surréalistes. On peut même se mettre à y jouer dans les endroits les plus pentus, comme le long du Boulevard André-Aune.

Alors à quand un grand tournoi de boules carrées organisé dans la rue la plus pentue de Marseille?

Ces sports et jeux bien de chez nous pourraient mériter d’être représentés aux Jeux Olympiques, non? Imaginez la finale du Tournoi Olympique de Bague en Boghei en plein coeur du Stade de France, entre les finales du 100m et du Saut en Hauteur. Quel spectacle. Il existe bien d’autres jeux, concours et sports particuliers dans notre beau territoire. Lancer de noyau d’olive, de sandale, et autres, ils sont nombreux a être pratiqués tout au long de l’année.

Alors dites-nous ,quel est votre sport olympiquement local, et sûrement pas banal?