De l'art et du soleil : les expos du printemps à Marseille

« Vous entrez dans un parc d’attraction du quotidien. Comme la fait le Mucem, je cherche à revitaliser des choses qu’on trouve insignifiantes ». C’est par ces mots que l’artiste Hervé Di Rosa, l’un des fondateurs de la Figuration Libre, résume l’ambition de l’exposition qui lui est consacrée. Passionné par les arts modestes, il a créé en 2000 le MIAM (Musée International des Arts Modestes) à Sète, un espace dédié aux formes d’art souvent marginalisées, allant des jouets aux affiches en passant par l’art brut.

C’est bien grâce à cet « air de famille », entre ses œuvres et les objets d’art populaire, qu’il a sélectionné dans les collections du musée que le dialogue semble si évident. La scénographie présente une quinzaine d’îlots sur lesquels ses créations - dont certaines réalisées pour l’exposition - répondent ici à une échelle composée de jougs de bœufs, là à un manège forain, ou bien encore à une collection de statuettes siciliennes.

Son travail coloré et narratif s’inspire de multiples influences, du graffiti aux savoir-faire artisanaux comme ceux du bois au Cameroun ou de la céramique au Portugal. C’est une fresque monumentale en papier mâché, représentant des figures emblématiques de Marseille, qui accueille le public à l’entrée de l’exposition et désacralise l’art contemporain pour le rendre accessible à tous.

Le bleu est l’une des couleurs les plus populaire au monde car souvent associée à la sérénité, à la sagesse et au rêve. Mais saviez-vous que la dichotomie des couleurs, encore très genrées de nos jours en Europe, n’a pas toujours été de mise ? Au Moyen Âge, le bleu était réservé aux femmes, en référence au manteau bleu de la Vierge et à sa pureté. Et le rose et le rouge attribués aux hommes, symbolisant force et virilité. En retraçant l’évolution de cette couleur fascinante, le Musée des Arts décoratifs, de la Faïence et de la Mode explore l’importance et la symbolique du bleu dans l’histoire des arts décoratifs, de la peinture et de la mode.  Il interroge aussi son impact culturel et émotionnel, du luxe aristocratique aux tendances actuelles comme celle de l’explosion du jean issu de l’indigo utilisé dans le Bleu de Nîmes.

Dans les différents salons et alcôves du Château Borély, l’exposition “Infiniment Bleu” met en lumière la diversité des nuances et des significations du bleu à travers des pièces iconiques, des textiles précieux, des céramiques raffinées et des œuvres contemporaines. À l’infinie variété des bleus des silhouettes haute couture de créateurs renommés (Chanel, Schiaparelli, Lanvin, Alaïa, etc.) succèdent les créations contemporaines des lauréats du Fonds de Dotation Maison Mode Méditerranéen. 

Pédagogique et didactique, l’exposition « Océans », au Muséum d’Histoire Naturelle, est une merveilleuse occasion d’explorer la beauté de la biodiversité marine et l’importance de la mer, de nos sociétés à nos vies quotidiennes. Elle souligne l’importance des océans à travers huit escales, de la Méditerranée aux grands fonds, en passant par Mayotte et Madagascar. Elle met en lumière les herbiers de posidonie, les récifs coralliens, la vie en eaux profondes et l’impact humain sur les littoraux. Enrichie d’œuvres de l’artiste Sandrot, cette aventure immersive sensibilise à la préservation des écosystèmes marins. Alors larguez les amarres moussaillons et laissez-vous embarquer dans l’aventure au Palais Longchamp !
 

Le Musée Regards de Provence célèbre le travail d’un artiste provençal injustement méconnu du grand public. Fasciné par la lumière et les paysages méditerranéens, Laurent Mattio (1892-1965) a exploré tout au long de sa carrière les jeux de reflets, les variations chromatiques et l’énergie solaire si particulière au Sud. Par un dialogue permanent entre figuration et abstraction, ses toiles oscillent entre réalisme et interprétation poétique. Le peintre joue avec les couleurs vives et les contrastes pour donner vie à ses compositions par une palette éclatante. À travers plus de 150 toiles, aquarelles et dessins, c’est un hommage vibrant à la Provence aux rives lointaines de Méditerranée qui deviennent des sujets de contemplation et d’émotion.

En miroir face à la « Grande Bleue », l’exposition propose ainsi une véritable ode à la lumière, chaque tableau devenant une fenêtre ouverte sur le soleil et la mer.