PATRICK BOSSO, SANS ACCENT MAIS AVEC TALENT

Publiée le mar 04/12/2018 - 01:00 / mis à jour le jeu 29/07/2021 - 02:00

Acteur, comédien, humoriste, Patrick Bosso jongle avec ses multiples casquettes depuis plus de 20 ans. Rencontre avec ce Marseillais dont la popularité a dépassé les frontières de la Provence. On le retrouve du 20 au 22 décembre au Théâtre du Gymnase.

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Patrick Bosso
Patrick Bosso, sans accent mais avec talent !
Vous avez grandi à Marseille dans les années 70, quels souvenirs gardez-vous de votre enfance ?

Patrick Bosso : J’ai énormément de souvenirs de mon enfance à Marseille, de très bons souvenirs. Là où je suis né d’abord, à la Belle de Mai, puis là où j’ai grandi, les quartiers Nord, dans la cité des Lauriers. Quand on a déménagé là-bas, c’était un vrai changement pour toute la famille. Je me souviens de ces bâtiments tout neufs avec des équipements que nous n’avions jamais eus auparavant, nous étions très heureux. C’est quelque chose qui fait partie de moi, j’ai vécu une enfance très agréable, entouré de boules et de ballon.

Justement, vous êtes né dans la même maternité que Zidane. Vous n’avez pas eu le même destin mais vous êtes toujours un supporter passionné...

P. B. : Oui ! C’est incroyable hein ? Dommage que je n’aie pas son pied droit ! Même le gauche...Bien sûr, je suis un supporter passionné. Et puis quand on grandit dans un ensemble d’immeubles comme ça, on a tout de suite un ballon dans les pieds sous les fenêtres de nos appartements, on joue à 20 contre 20, 3 contre 3, tout est prétexte à faire un match donc forcément la passion naît petit à petit, et ça nous poursuit, surtout à Marseille.

2018 a été une année riche en football, avec le parcours de l’OM en coupe d’Europe et la victoire de la France en Coupe du monde, comment l’avez-vous vécue ?

P. B. : Je ne suis évidemment pas le seul à être passionné. Avec le parcours et la victoire de l’équipe de France nous voyons bien que tout le monde partage cette ferveur immense, on réalise à quel point c’est beau quand les gens sont tous unis de manière positive. Pour l’OM, c’était aussi magnifique et même si ça s’est terminé de la plus triste des manières ils nous ont fait vivre des émotions extraordinaires.

Vous évoquez toutes ces facettes de votre personnalité dans votre dernier spectacle “Sans accent” avec beaucoup d’authenticité...

P. B. : Ce nouveau spectacle “Sans accent”, c’est une façon de raconter mon parcours et de me mettre à nu car l’accent me caractérise forcément. Les gens me connaissent à travers la télévision et la presse, mais en faire un one man show d’1h30 c’est quand même autre chose. Tout ce que l’on vient d’évoquer, les quartiers Nord, mon enfance, mes difficultés et mes succès, on y retrouve tout. J’ai essayé de raconter ça de la façon la plus drôle et la plus sincère possible.

Est-ce que cet accent vous a servi tout au long de votre parcours, ou au contraire ?

P. B. : Jean Cocteau disait “ce qu’on te reproche, cultive-le, c’est toi ! ”. Donc c’est ce que j’ai fait, et j’ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes. Parfois, il faut provoquer la chance parce que ces gens-là étaient à Paris, et pas au bar en bas de chez moi. J’ai donc eu l’opportunité de rencontrer celui qui a été mon prof de théâtre, Niels Arestrup. Il a d’ailleurs été le premier à me conseiller de ne surtout pas perdre mon accent. Il m’a lancé “si quelqu’un un jour a besoin d’un Marseillais, ce sera toi. C’est ta marque de fabrique”. Et il avait raison. Peutêtre que s’il avait dit le contraire j’aurais douté, mais il m’a conforté dans l’idée qu’il fallait que je fasse avec. Et ça m’arrangeait !

Vous dites avec humour que “Marseille est en travaux depuis les Grecs”. Quelle vision de la ville avez-vous aujourd’hui ?

P. B. : Elle a beaucoup évolué, comme un peu partout. Mais elle reste une ville particulière avec un front de mer unique qu’on ne retrouve nulle part ailleurs ! Il a bien changé d’ailleurs ce front de mer, mais il est toujours aussi beau. Les gens sont souvent frileux quand on parle changement, quand on bouleverse leurs habitudes. Le dernier exemple en date, ce sont les travaux de piétonnisation du Vieux-Port. Les gens ont râlé, et puis ils se sont rendu compte que finalement c’était pas si mal, et surtout qu’il y en avait besoin ! Je dis souvent que le seul endroit qui ne change pas à Marseille, c’est le parc Borély, et c’est aussi pour ça que j’adore m’y retrouver.

S’il suffisait d'avoir l'accent, il y aurait un million de Marseillais sur scène !

Vous êtes un peu notre ambassadeur à travers la France, comment êtes-vous reçu dans d’autres villes ?

P. B. : Écoutez, finalement les Parisiens aiment bien ce que je fais. Ça fait quand même 20 ans que je suis sur scène donc heureusement ! Dans chaque ville il y a une réaction différente. À Nancy, à Lyon, en Bretagne, partout, les gens sont quand même touchés par un parcours humain et pas seulement par un accent. S’il suffisait de ça, vu que nous sommes un million, il y aurait un million de Marseillais sur scène !

Quel est votre programme dans les prochains mois ?

J’ai signé une tournée de mon spectacle “Sans Accent” jusqu’à la fin de l’année 2019. Je vais aller partout en France, et puis après, on verra !

Propos recueillis par Laurent Bonnat

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