Marseille, doyenne des Chambre du Commerce

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Publiée le mer 02/08/2017 - 02:00 / mis à jour le lun 02/08/2021 - 02:00

Depuis plus de 400 ans, l’institution consulaire, installée au Palais de la Bourse, à Marseille, encadre, oriente, aiguillonne l’activité économique locale. Mais depuis l’origine, elle fait sentir son influence bien au-delà du Vieux-Port. La Chambre de Commerce de Marseille a été créée le 5 août 1599 pour organiser la protection des navires marchands français contre les pirates en mer Méditerranée. Elle est reconnue par lettres patentes d’Henri IV le 15 avril 1600. Au fil des siècles, prenant modèle sur Marseille, les autres villes de France se doteront à leur tour d’une organisation identique.

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Chambre de commerce de Marseille
Chambre de commerce de Marseille

« Les pirates barbaresques rodaient jusque dans la rade de Marseille. Les navires revenant des Échelles du Levant - tous ces grands ports de l’Empire Ottoman, de Smyrne à Alexandrie en passant par Beyrouth, avec lesquels Marseille entretenait d’étroites relations depuis les croisades- se faisaient systématiquement piller. Les équipages étaient réduits en esclavage. L’économie s’effondrait. À l’Hôtel de Ville, on décide de créer un Bureau du commerce pour trouver des solutions. »

1599 : Marseille vient de décider de créer l’ancêtre de l’actuelle Chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence. La première Chambre de commerce... du monde ! Alors c’est sûr, Patrick Boulanger, qui nous raconte cette histoire, est un conservateur du patrimoine et un archiviste heureux : plus de 400 ans d’économie, de diplomatie, de navigation, de grande et de petites histoires reposent derrière les cinq portes cintrées du Palais de la Bourse, siège de la Chambre depuis 1860.

Dès 1600, Henri IV reconnait par lettre patente la toute jeune institution qu’il charge de « défendre le commerce de toute avarie et le remettre dans sa splendeur ». Ses membres, qui organisent la défense des convois, iront jusqu’à rencontrer en personne la Reine d’Angleterre Elizabeth Ière pour exiger des réparations : la piraterie en Méditerranée n’était en effet le monopole de personne...

La chambre au défi de la métropole

Cette « assemblée économique », à la tête de laquelle toutes les grandes familles rêvent alors de placer l’un des leurs, développe aussi une expertise reconnue par tous. Et du percement du Canal de Suez aux nouveaux bassins de la Joliette au XIXe, de la création de l’aéroport de Marignane en 1934 (elle participe toujours à son administration) au développement de la zone industrialo-portuaire de Fos et des croisières au XXe, la Chambre joue un rôle décisif dans tous les grands choix stratégiques de l’aire métropolitaine marseillaise.

À l’heure où Jacques Pfister achève le plus long mandat (12 ans) de président qu’ait connu la Chambre dans toute son histoire, on retrouve dans son bilan la preuve de cette influence inentamée, malgré les restrictions budgétaires subies ces dernières années. Président de l’Association Marseille Provence 2013 Capitale européenne de la culture, l’ancien patron d’Orangina a été de toutes les batailles qui ont permis la mise en place de la réforme portuaire. Il a aussi accompagné l’entrée de Kedge dans le « top 10 » des écoles françaises de management, lancé mp2, première aérogare française dédiée au low-cost... tout en jouant pleinement son rôle de « guerrier Jedi de la Métropole Aix-Marseille-Provence » - le mot est de lui - tant il fut avec son équipe l’un des plus ardents promoteurs de ce big bang territorial. Tout en prévenant : « Nous avons besoin d’une vision économique sans laquelle nous ne ferons rien de cette métropole ».

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La chambre de Commerce de Marseille, la première au monde
La chambre de Commerce de Marseille, la première au monde

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