L'EXPÉRIENCE IMMERSIVE PICASSO ET LES MAÎTRES ESPAGNOLS

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Publiée le jeu 25/01/2018 - 01:00 / mis à jour le mar 09/04/2019 - 02:00

Les Carrières de Lumières des Baux-de-Provence présentent leur nouvelle exposition numérique et immersive : Picasso et les maîtres espagnols. Du 2 mars 2018 au 6 janvier 2019, les chefs d’oeuvre numérisés de Picasso, Goya ou encore Sorolla, dialogueront en musique sur les immenses surfaces calcaires des Carrières. Véritable invitation au voyage, cette création multimédia inédite retracera un siècle de peinture espagnole pour une expérience artistique intense.

De la cour royale aux scènes champêtres de Goya, à travers les jardins enchanteurs de Rusiñol, les portraits de Zuloaga et les scènes en bord de mer du lumineux Sorolla, les visiteurs seront invités à prendre le large avant de plonger dans l’univers pictural foisonnant de Picasso et son oeuvre magistrale. Les formes distinctives des Demoiselles d’Avignon (1907), les rose et bleu apaisants de La Flûte de Pan (1923), mais aussi la puissance hostile de Guernica (1937) et les rives méditerranéennes de La Joie de Vivre (1946) transporteront tour à tour le spectateur au coeur du génie créatif de l’artiste.

Conçue comme une déambulation à travers l’art ibérique du XXe siècle, l’exposition numérique et immersive Picasso et les maîtres espagnols met en mouvement en une trentaine de minutes des milliers d’oeuvres numérisées, qui s’animent aux moyens de l’équipement technique de pointe AMIEX®.

Les parois calcaires blanches se métamorphosent ainsi en toiles de maître sous les faisceaux d’une centaine de projecteurs. Le visiteur est invité à se balader librement dans l’espace monumental des Carrières pour découvrir à son rythme les projections dynamiques qui l’entourent. Une sélection musicale vibrante participe à enrichir les émotions du promeneur, qui redécouvre les chefs-d’oeuvre sous un angle unique, celui d’une expérience globale de l’art dématérialisé.

Parcours de l'exposition

Prologue

L’exposition immersive s’ouvre sur un mécanisme de projection de cinéma, mettant en lumière des flashs de la vie de Picasso. Des extraits du film Le mystère Picasso d’Henri- Georges Clouzot, daté de 1955, le montre en train de peindre et dessiner, son pinceau constituant le prolongement presque naturel de son bras.

 

Peintres espagnols

C’est avec les tableaux de Francisco de Goya que débute le voyage à travers les oeuvres des grands maîtres espagnols.
Ses portraits décorent les murs de l’ancien salon d’un palais espagnol. Par les fenêtres, apparaissent les paysages et scènes populaires que le peintre aimait à retracer dans la première phase de sa vie d’artiste.
Au travers des arbres, les jardins ordonnés et fleuris de Rusiñol accueillent une fête andalouse. Des personnages aux costumes colorés remplissent l’espace et invitent à danser. Un dialogue s’établit entre les portraits aux références classiques de Zuloaga et ceux plus modernes et « impressionnistes » de Sorolla. Les tableaux balnéaires de Sorolla, surnommé le peintre de la lumière, mêlant pécheurs, nobles dames et jeux enfants clôturent ce cycle dédié aux peintres espagnols.

 

Joie de vivre

Picasso entre en scène avec La Joie de vivre (1946) et une série de linogravures. Légèreté et fantaisie, nouvelles inspirations, nouvel amour sont autant de sources d’inspiration pour un renouveau artistique. L’évocation de la fête sacrée et de la pastorale à l’antique se poursuit avec l’apparition de sa série Bacchanale. On y retrouve musiciens et danseurs ainsi que les personnages mythologiques qui lui sont chers, tels le centaure ou le faune.

Primitif et cubisme

La « Grande aventure » du Cubisme est marquée par différentes étapes. En 1907, Picasso achète grâce à Apollinaire, deux têtes ibériques en pierre. Il découvre les collections d’art africain au musée du Trocadéro et réalise lui même quelques sculptures en bois inspirées de cet archaïsme.
Il peint Les Demoiselles D’Avignon précédées de nombreuses études : le cubisme est né. Picasso à 26 ans. Le terme «cubisme» est lancé par le critique Louis Vauxcelles dans la revue Gil Blas en commentaire d’une exposition de l’artiste Georges Braque à la galerie Kahnweiler. Une étroite amitié avec Braque née, d’où va émerger le cubisme analytique puis synthétique. La multiplication des points de vue devient la norme, les plans sont brisés en innombrables facettes, la forme homogène disparait totalement. C’est le temps des premiers collages.

 

Mythologie et Guernica

Picasso disait : « Si on marquait sur une carte tous les itinéraires par où je suis passé et si on les reliait par un trait, cela figurerait peut-être un minotaure ». Cette figure mythologique essentielle dans son oeuvre se déploie sur les murs des Carrières. Ses expérimentations, menées en parallèle d’un engagement politique croissant de sa part, le conduiront à réaliser en 1937 son célèbre tableau Guernica. La toile immense est une violente critique à l’égard de la guerre.

 

Les périodes bleue et rose

La « période bleue » débute en 1901 et doit son nom aux tons froids à dominante bleue que Picasso utilise. De retour à Paris, ses toiles, empreintes de mélancolie, suite au suicide de son grand ami Casagemas, mettent en scène les artistes, les pauvres et les laissés pour compte qui vivent en marge de la société. Il commence à signer ses tableaux du nom de sa mère : PICASSO. En 1905 commence la « période rose » qui se caractérise par l’abandon de la palette bleu et la réintroduction progressive des autres couleurs et en particulier les tons d’ocre et de terre. C’est une période charnière, en marche vers le cubisme.

Les années 60

Picasso et Jacqueline se marient le 2 mars 1961. Pour ses 80 ans, Picasso est fêté dans le monde entier. Le visage de Jacqueline domine l’ensemble de la production peinte, gravée, sculptée. C’est le début d’une période de création frénétique et instinctive.
Ces sujets sont multiples, entre mousquetaires, matadors, famille et maternité, la figure déstructurée constitue le noyau de sa production artistique des années 60. Son geste et ses couleurs éclatent sur la toile, les grands yeux des visages interpellent et traduisent la joie mêlée à l’angoisse de la mort.

 

Portraits de femmes

Picasso s’est considérablement inspiré de ses rencontres et d’autant plus de ses relations avec les femmes. Les portraits de ses compagnes sont nombreux et reflètent, à travers leurs différences, la diversité des sentiments de l’artiste à l’égard de ses muses. En 1937 par exemple, il crée de nombreux portraits de Dora Maar et de Marie-Thérèse, chacune dans une gamme de couleur et de codes de représentation spécifiques à leurs personnalités.
Les courbes voluptueuses s’opposent aux angles tranchants, les couleurs vives et contrastées évoluent face aux tons doux et chauds. Toutes les périodes picturales de Picasso se retrouvent dans ces portraits de femmes…

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Le programme court Flower Power, la culture pop
Le programme court Flower Power, la culture pop

Le programme court Flower Power, la culture pop

Entre deux projections de Picasso et les maîtres espagnols, sera présenté un programme court dédié à la quintessence du mouvement Flower Power. Les Carrières de Lumières se transformeront en une ville imaginaire où les spectateurs seront invités à flâner et à se perdre dans les pas de cette génération de la fin des années 1960. Les murs des immeubles se coloreront de motifs graphiques hippies, des fleurs géantes pousseront sur les façades avant d’envahir toute la ville. Les rues s’habilleront des visages, des symboles et des icônes Flower Power pour entraîner les visiteurs au coeur de cette période iconique.

Un atelier des Lumières à Paris

Depuis 2012, Culturespaces a attiré près de 2,7 millions de visiteurs aux Carrières de Lumières (Baux-de-Provence). Fort de ce succès, Culturespaces ouvrira au printemps 2018 le premier lieu dédié aux expositions d’art immersives à Paris : L’Atelier des Lumières. Plus de 3 300 m2 de surfaces seront consacrés aux projections AMIEX®, dans une ancienne fonderie du XIXe siècle en plein coeur du XIe arrondissement parisien.

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Carrières de Lumières - Picasso
Pablo Picasso : Nu et homme à la pipe (la conversation), 1968 / Le baiser, 1969, Homme au chapeau, 1971 huile sur toile, Musée national Picasso-Paris / Torero II, 1971, Le peintre et son modèle, 1963, huile sur toile, collection privée

D'un travail de la pierre à un lieu d'expérimentation et de diffusion culturelle

Au pied de la cité des Baux-de-Provence, en plein coeur des Alpilles, se trouve un lieu chargé de mystère : le Val d’Enfer. Les Carrières du Val d’Enfer ont été creusées au fil des années pour extraire le calcaire blanc utilisé pour de nombreuses constructions dans la région de Saint-Rémy.

En 1935, la concurrence économique des matériaux modernes conduisit la fermeture des carrières, qui trouvent une nouvelle fonction grâce au génie visionnaire de Jean Cocteau.
Emerveillé par la beauté de ces concrétions minérales exceptionnelles, il décide en 1959 d’y tourner Le Testament d’Orphée. Une salle de projection lui est par ailleurs consacrée.

Cette transformation est confirmée en 1976 avec la création d’un nouveau projet destiné à mettre en valeur cet espace : il s’agissait d’utiliser les immenses murailles rocheuses comme supports pour sons et lumières. Pendant plus de 30 ans, les Carrières du Val d’Enfer ont accueilli ces spectacles audiovisuels qui s’inspiraient des recherches de Joseph Svoboda, l’un des grands scénographes de la seconde moitié du XXe siècle.

En 2011, la ville des Baux-de-Provence confie à Culturespaces la gestion de ces célèbres carrières, que le public est invité à découvrir depuis le 30 mars 2012.

La technologie AMIEX

Les Carrières de Lumières constituent depuis leur ouverture en 2012, un lieu d’expérimentation
formidable pour Culturespaces qui y a développé un concept de diffusion culturelle novateur : AMIEX® (Art & Music Immersive Experience).

Il repose sur la conception d’une exposition multimédia unique en son genre, à partir de milliers d’images d’oeuvres d’art numérisées, diffusées en très haute résolution via la fibre optique et mises en mouvement au rythme de la musique pour dérouler un scénario plein de poésie. Pour le servir, le concept AMIEX® s’appuie sur une installation vidéo à la pointe de la technologie et un son spatialisé, adapté aux contraintes d’un lieu labellisé « Site naturel classé ». Le dispositif AMIEX® est en effet conçu sur-mesure pour épouser à la perfection le lieu qu’il investit, soit 7 000 m² de surfaces de projection atteingant jusqu’à 16 mètres de hauteur aux Carrières de Lumières. Avec cette installation hors-normes, le visiteur se trouve totalement immergé dans le spectacle, et embarqué dans un voyage fascinant en plein coeur d’univers artistiques variés. Dès la première seconde du spectacle, la technologie s’efface au profit de l’expérience artistique.

Carrières de Lumières - Picasso
Infos pratiques

Carrières de Lumières
Route de Maillane 13520 Les Baux-de-Provence

Horaires
Janvier, mars, novembre et décembre : 10h-18h
Avril, mai, juin, septembre et octobre : 9h30-19h
Juillet et août : 9h30-19h30

Accès
Les Carrières se situent à 800 mètres du Château-des-Baux, 15 km au nord-est d’Arles et à 30 km au sud d’Avignon.
Les Carrières de Lumières sont entièrement accessibles aux personnes à mobilité réduite.

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