Yohan Brandt, l'appel du vent #9

Publiée le mar 24/08/2021 - 14:31 / mis à jour le lun 06/12/2021 - 14:42

C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme… Lui, la mer, elle l’a pris, quand il était petit. Tout juste quinqua, look marin au regard bleu vif, le photographe reporter qualifie ses souvenirs d’enfance marseillais d’« instants magiques ».

 

À 7 ans, alors que ses camarades jouaient aux soldats, le photographe en herbe, équipé d’un Kodak instamatic chipé dans l’armoire de ses parents, « s’amusait » à shooter la grande bleue sous tous ses aspects, calme ou agitée, offrant toutes ses gammes de reflets, avec un regard d’enfant ébahi.

«De la maison de mes parents, j’avais deux rues à traverser pour arriver sur le Vieux-Port de Marseille. Pour moi, le plus beau terrain de jeu du monde ! ». Happé par la beauté insolite de la mer, il ne l’a plus quittée des yeux. Plus tard, à 15 ans, arpentant au hasard les rues de Marseille avec son Rolleiflex, il réalise son premier reportage chez un souffleur de verre, dans le 7e arrondissement à Marseille. L’artisan lui ouvre son univers à une condition : il lui achètera 5 photos, pas une de plus ! Le deal passé, Yohan confie avoir ressenti le déclic à ce moment-là. Il en est sûr, il sera photographe !

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Voiles
Voiles

« La voile m’a attrapé le jour où Gilles Martin-Raget m’a invité sur ma première régate. Un privilège dont je profite un maximum, aujourd’hui encore. Je n’ai pas fait d’école de photo mais j’ai eu un professeur de photo de voile exceptionnel. »

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BLACK VI
BLACK VI

« Savoir se faire tout petit et regarder, observer, admirer. Rester des heures « le cul sur le caillou » et photographier. Quand la nature vous en laisse la possibilité, un instant, pas avant, pas après. »

Des rencontres magiques

Depuis, son appareil photo, c’est le prolongement de ses yeux ! Photographe reporter connu et reconnu à Marseille dans les domaines événementiels, industriels et sportifs, il développe sa créativité et continue de « traquer l’émotion » sans jamais s’éloigner de la mer et de Marseille, « ville où l’on compte le plus de photographes par habitant ».

Modeste, Yohan Brandt confie avoir eu « la chance » de faire de belles rencontres, tout au long de son parcours, « de gens passionnés et passionnants » qui l’ont amené à découvrir d’autres horizons, à l’image de Jean-François Caujolle avec l’Open 13 Provence dont il est devenu le photographe officiel. Curieux, il embarque un jour sur un voilier avec Gilles Martin Raget, journaliste et photographe, « le maître », qui lui propose de l’accompagner pour découvrir une régate. Alors qu’il n’est jamais monté sur un bateau malgré sa passion de la mer, il saisit l’occasion de poursuivre son rêve d’enfant.

 

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Portrait ZZ
Portrait ZZ

« Ça fait partie de ces rencontres, toutes magiques. Moments furtifs qui restent gravés. Grands sportifs ou personnalités, chefs d’entreprises ou SDF, sur un coin de trottoir... Pénétrer au fond des regards, prendre ce qu’on veut bien vous offrir et partager. »

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INDUS-16
INDUS-16

La photo pour les entreprises et l’industrie est mon activité principale. Sacré contraste avec le sport, la scène, la mer... Équilibre indispensable !

Opposite side

Depuis, il couvre la plupart des régates pour le Centre Nautique et Touristique du Lacydon à Marseille, offrant de magnifiques clichés d’art tirés en noir et blanc qui ont fait le succès de son exposition « Opposite side », aux dernières Rencontres internationales de la photographie d’Arles. « Je me rends compte tous les jours de la chance que j’ai d’exercer ce métier ».

Et entre deux rendez-vous professionnels, Yohan Brandt scrute la météo avec attention et quand son planning le lui permet, il part, objectif au poing, traquer les coups de vent en Méditerranée ou dans l’Atlantique. Bon vent l’artiste !

 

Karine Michel

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Yohan Brandt
Yohan Brandt

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