LIONEL ESCOFFIER NOUS OUVRE SA FERME DE BREBIS MÉRINOS (ET C’EST TRÈS MIGNON !)

Publiée le lun 18/01/2021 - 01:00 / mis à jour le ven 17/11/2023 - 10:24

Des bergeries impériales au prêt-à-porter : comment la laine Mérinos d’Arles est devenue la plus prisée d’Europe.

Lorsque Lionel Escoffier, éleveur de brebis mérinos au Mas de la Tapie à Aureille, parle de géologie, de biodiversité, de cardage de laine et de traditions, nous commençons à entrevoir la Provence différemment. Bien que la production ovine française soit confrontée à un grand nombre de défis et à une compétition accrue, Lionel Escoffier ne se plaint pas, regarde l’avenir sereinement, nous attendant devant l’enclos où nous venons le rencontrer en ce matin d’hiver au haut ciel bleu.

Il nous livre, au cours de la journée de visite de son exploitation, les secrets qui font de son élevage, une économie florissante et une des grandes fiertés arlésiennes.

Sur le plateau de la Crau, un héritage de 6000 ans de vie pastorale à faire perdurer

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Sur la plaine de la Crau, Lionel perpétue une tradition pastorale
Sur la plaine de la Crau, Lionel perpétue une tradition pastorale

Surplombé par Les Opies (point culminant à 496 mètres d'Altitude), Aureille, se trouve entre la chaîne des Alpilles et la plaine de la Crau. À mi-chemin entre les communes d'Eyguières et de Mouriès, Lionel est le maire de ce petit village paisible depuis 2020.
Petit-fils et fils d’agriculteur, après dix années passées à la chambre d’agriculture, Lionel reprend l'exploitation familiale de la ferme historique du mas de la Tapie en 2002. À la production de laine, s’ajoute celle de viande ovine ainsi que la vente de foin de Crau AOP. Cette exploitation, gérée par les 2 cousins et associés de Lionel, représente la plus grande partie du chiffre d'affaires de la ferme des Escoffier.

Une laine qui tisse les histoires et des liens

En sortant ses brebis de l'enclos, Lionel nous en dit plus sur le travail de la laine. L'énumération des différentes phases de sa fabrication fait suite aux considérations pastorales : après la tonte, vient le premier tri, puis le lavage, le cadrage (le tri des petites brindilles suspendues à la laine), le peignage et la filature. Cette dernière étape fait partie d’un savoir-faire perdu en France qui aujourd’hui est principalement sous-traité en Italie.

Lionel Escoffier travaille avec un négociant allemand qui fournit principalement des manufactures à Milan. Il collabore également aujourd’hui avec la maison de la Transhumance de Salon-de-Provence autour d'une ligne de vêtements de grande randonnée “La Routo”.

Lionel Escoffier

Aureille, est un endroit unique au monde !

Lionel est fier de maintenir l'élevage initié par son père. Mais sur ces terres, c'est un double héritage qu'il porte. En effet, la steppe aride où Lionel aime venir se promener et méditer, connaît une tradition pastorale depuis plus de 6000 ans. C'est un endroit unique au monde. La géologie singulière qui sépare les terres caillouteuses de la Crau aux paysages vallonnés verdoyants des Alpilles, offre un lieu de pâture exceptionnel à ses troupeaux tout le long de l’année avant la tonte (en février et mars) et la mythique transhumance vers les alpages entre le mois de juin et d’octobre.

LE SAVIEZ-VOUS ?
Avec plus de 6 tonnes récoltées chaque année, la laine Mérinos d’Arles tient sa valeur exceptionnelle à la qualité de la race de ses brebis.
L’arrivée de celle-ci est due au Roi Louis XVI qui en 1786, demanda à la Couronne d’Espagne, la permission d’importer la fameuse race de Mérinos en France.
Devant le succès des premières bergeries nationales implantées à Rambouillet, Napoléon Bonaparte décide de fonder la Bergerie Impériale et Royale d’Arles en 1806.
Des béliers Mérinos venus d'Espagne furent alors croisés avec des brebis locales.
e croisement donna cette race d’une robustesse exceptionnelle qui fournit aujourd’hui, les plus belles laines de l’hémisphère nord.
Considérées comme une des plus fines d’Europe, ces laines sont essentiellement utilisées par les manufactures pour créer ce que l’on nomme des vêtements de seconde peau : costumes, vestes, manteaux ou articles de randonnées et de ski.

Le seigneur des agneaux

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A Aureille, le troupeau de brebis mérinos de Lionel compte 3000 têtes
A Aureille, le troupeau de brebis mérinos de Lionel compte 3000 têtes

Malgré une joyeuse colonie de plus de 3000 têtes, Lionel connaît ses bêtes par cœur. Au cours de la journée, ce n'est pas seulement une visite de sa ferme et une explication de son métier qu'il nous conte. C'est un petit cours pour mieux comprendre l'animal. Lionel explique par exemple aux citadins déconnectés de la nature que nous sommes, que les mères bêlent pour communiquer avec leurs petits, les prévenir de leurs déplacements.

Une fois dans le champ, on ne les entend plus. Nouvelle surprise et oeil ébahi lorsque nous voyons ces toutes petites brebis bondir à plus de 50 cm du sol. "Ces petits sauts sont signes de bien-être" nous dit-il avant de fermer la porte de l’enclos. Sa passion, sa persévérance et son savoir-faire, ont fait de la laine Mérinos d’Arles une épopée aussi mythique que celle de la toison d’or.

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