Connaissez-vous Marseille ? Vraiment ? La Marseille qui vous prend aux tripes, qui ne se répand pas dans les clichés, la Marseille des Marseillais, celle des quartiers un peu oubliés, la gourmande aux mille secrets ? J’ai mis de côté mes certitudes d’avoir déjà tout vu et je suis partie tester une visite guidée du 3ème arrondissement organisée par True Tourism, une application pour réserver en ligne des visites insolites de Marseille et de ses alentours.
Ils s’appellent Marine, Sonia, Claude ou Adrien, ils ont un point commun celui d’aimer leur ville passionnément et de la partager. Sur l’appli True Tourism, ils créent des visites à leur mesure, originales, ludiques, pédagogiques, sans chichis, ni fioritures (tout ce que détestent les Marseillais !).
«Il suffit de choisir le thème en fonction de ses centres d’intérêt. Nous avons une quinzaine de parcours qui se déclinent autour de l’histoire, de l’art, des plantes, de la musique ou de la gastronomie. Nous avons aussi pensé aux familles en imaginant des visites sur le mode ludique.» explique César Mori-Giacopelli, le fondateur, Marseillais pur souche, diplômé d’une école de commerce et voyageur insatiable.
Il suffit de choisir le thème en fonction de ses centres d’intérêt.
La problématique du tourisme de masse le décide à proposer un concept respectueux du patrimoine, de l’environnement et du riverain afin de resserrer les liens entre les touristes et les locaux. Au programme de la convivialité, un petit groupe (12 personnes maximum), des bons plans et des rencontres !
Alors, entre la randonnée phyto pédagogique poétique dans les Calanques avec Adrien, naturopathe ou Marseille en rythme avec Marine pour aller à la rencontre des lieux mythiques qui font la renommée musicale de Marseille, j’ai choisi d’aller explorer une autre voie, celle du 3ème arrondissement.
La bonne façon de visiter
C’est parti pour la découverte du 3ème arrondissement !
Sonia arrive. C’est son baptême du feu, elle a l’habitude de faire des visites plus classiques. « Le quartier est méconnu, marginal et populaire, mais, pour moi, le 3 ème arrondissement dont fait partie la Belle de Mai, surprend autant qu’il inspire. » déclare-t’elle. « Ici, une grande partie de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, et cet arrondissement véhicule pas mal de clichés. J’aime les challenges et surtout j’habite ici. Je veux montrer la transformation du quartier au fil des époques et à quel point c’est intéressant ! »
Elle n’est pas la seule habitante, il y a aussi Patrick qui vit ici depuis 10 ans « Je me suis inscrit pour aller plus en profondeur dans l’histoire de mon quartier ». Et un jeune couple d’origine marseillaise Anouk et Basile qui vivent maintenant à Paris et qui n’ont jamais parcouru cet arrondissement.
On apprend qu’à l’origine, se trouvaient des vignes, des potagers, puis au 19e siècle, l’arrivée des usines de sucre, de tabac entraine une augmentation de la population avec l’arrivée d’Italiens, d’Arméniens, de Maghrébins, un melting pot à l’image de la ville. L’arrondissement est petit mais très dense avec une vie sociale impressionnante. « La caractéristique du quartier est d’être entouré de nombreuses voies de transport : rails, autoroutes…Mais, il existe aussi des îlots de verdure, un peu cachés »
Le quartier est méconnu, marginal et populaire, mais, pour moi, il surprend autant qu’il inspire.
Sonia s’arrête devant le Couvent Levat. Plus loin, on découvre le tunnel aux mille signes recouverts depuis 2013 de panneaux signalétiques peints. Puis, c’est au tour de la Friche, ancienne manufacture de tabac reconvertie en 1992 en lieu de résidence pour artisans, médias, artistes et même un dragon mécanique ! La grande histoire, les petites histoires émaillent la promenade. Sonia nous livre aussi ses bons plans comme la K’fete des mondes, un lieu où on peut déjeuner plusieurs fois par semaine. Sans s’en rendre compte nous sommes déjà devant l’université, derrière la gare. De nombreuses mutations ont eu lieu.
Le détournement de l’arrivée des autoroutes a permis la construction d’un parc à l’image d’une calanque urbaine, un peu de fraîcheur et un point de rencontre pour les familles. On termine à la Porte d’Aix, sous l’Arc de triomphe avec au loin l’Obélisque de Mazargues. Magnifique perspective !
Trois heures plus tard, j’affiche 10000 pas à mon compteur, effectués tranquillement au gré d’histoires et de petites adresses insoupçonnables, et je me sens comme une vraie marseillaise !
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