Eric Akopian, jeune coach sportif marseillais ne tient pas en place. Depuis 2017, au côté de sa fine équipe, il lutte pour la préservation de l’environnement et du littoral marseillais à travers des sessions de ramassage festives et ateliers de sensibilisation ludiques. Rencontre !
Tout a commencé lorsque j’étais à l’armée, je revenais souvent dans les Calanques pour m’entrainer avec des amis et où que j’aille pour faire mon footing, les lieux étaient toujours remplis de plastique. Ça m’a vraiment démoralisé et je me suis dit au lieu de râler, fais quelque chose ! C’est là qu’avec ma bande de potes, on a rajouté à nos randonnées classiques, la paire de gant et le sac. Très vite on s’est rendu compte qu’il y avait un énorme potentiel car les gens autour de nous étaient tout aussi choqués de l’état des sentiers. On a vite voulu montrer une image différente de Marseille. J’en avais marre qu’on me rabâche à l’armée « Ah oui tu viens de la ville des rats, des gangs, des poubelles », c’est marrant deux, trois fois mais ça m’a vite fatigué.
Au début, on faisait pas mal de ramassages dans les Calanques de Callelongue car c’est un spot très touristique, mais peu de monde voyait nos actions. On a donc eu l’idée de créer une page Facebook, puis après une association étudiante car entre temps j’ai repris des études en STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives) à Luminy. Toujours entre amis, on s’est amusé à parodier des morceaux de PNL et “Bande Organisée” en rap écolo pour faire parler de nous et ça a eu l’effet escompté (près de 700k vues cumulées sur Youtube). Je trouve que lorsqu’on utilise la musique, les réseaux sociaux et l’humour à bon escient on peut faire passer des messages beaucoup plus facilement et au plus grand nombre. On est passé de 5 à 40 puis à 100 de façon exponentielle et maintenant on est plus de 500 bénévoles ! C’est dingue. À côté des ramassages, on fait aussi de la sensibilisation dans les écoles et les entreprises et on organise un festival au Baou en mai prochain avec un objectif de « zéro déchet ».
Lorsqu’on utilise la musique, les réseaux sociaux et l’humour à bon escient on peut faire passer des messages beaucoup plus facilement !
On donne rendez-vous à un endroit, on dit de ramener le pique-nique et on installe les platines. Dès qu’on peut poser du son on le fait, sauf dans les Calanques bien sûr. Dés l’arrivée des gens, il y a souvent des séances de sport, yoga, afrovibes et lorsque tout le monde est là, on distribue gants et sacs et le ramassage peut commencer ! En parallèle, on fait gagner des cadeaux à ceux qui ramassent les déchets les plus originaux, autres que la traditionnelle canette ou le mégot. On a déjà trouvé des choses complètement folles : des pierres tombales, des pistolets, des lettres de francs-maçons, des cocktails molotov, des crânes d’animaux… On réfléchit à ouvrir un musée ! (rires)
Véolia récupère les déchets pour les recycler. Les bouchons en plastique vont à Sauvage Méditerranée, une association partenaire qui fait des bijoux, les mégots de cigarette à Recyclop et pour les bouteilles en plastique on tente une collab avec Corail basket !
Surtout ne rien ramasser avec les mains nues car ça peut être très dangereux. On peut vraiment trouver des choses improbables. Ensuite, il ne faut pas hésiter à nous taguer sur les réseaux, ça nous permet de mettre en valeur l’action. Pas mal de gens viennent nous voir en nous expliquant qu’ils ont l’impression de n’avoir aucun impact. Le collectif, ça donne de l’élan.
J’ai une autre recommandation aussi, celle de moins consommer. On se prend vite au jeu de réduire notre consommation. Par exemple, le savon de Marseille et le bicarbonate de soude suffisent pour tout nettoyer. Vraiment. C’est kiffant de se sentir de plus en plus autonome.
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