LES COULISSES DE LA SAVONNERIE MARIUS FABRE AVEC JULIE BOUSQUET-FABRE

Lecture 4 min

Publiée le jeu 18/11/2021 - 01:00 / mis à jour le jeu 19/10/2023 - 12:28

Odeur emblématique du linge de nos grands-mères et du porte-savon de l’école primaire, il suffit d’une seconde pour que le savon de Marseille nous ramène en enfance.

L’enfance de Julie Bousquet-Fabre aussi est évidemment liée à cette odeur. Arrière-petite-fille de Marius Fabre, elle grandit dans l’environnement de la savonnerie éponyme à Salon-de-Provence, alors dirigée par ses parents. Elle est aujourd’hui à la tête de la célèbre savonnerie Marius Fabre avec sa sœur, Marie, et elle nous a livré les dessous de cette réussite, qui dure depuis 120 ans.

Image
Marius Fabre
Une institution salonaise

Une histoire de famille

C’est dans son bureau à l’étage de la boutique, au milieu de vieux grimoires et de savons sous toutes ses formes, que Julie nous conte l’histoire de la savonnerie familiale.

Marius Fabre a 22 ans lorsqu’il créé sa savonnerie en 1900 à Salon-de-Provence, la « capitale des huiles et du savon », où cohabitent déjà près de 15 savonneries. Dans son hangar rue du 4 septembre, il produit son savon de Marseille selon la recette traditionnelle protégée par Louis XIV, grâce à 2 chaudrons et quelques « mises », les bacs de séchage du savon. A la fin de la guerre, et pour répondre à la forte demande de ce produit de nécessité, Marius rachète la savonnerie que l’on connait actuellement, toujours en service. Plus tard, la savonnerie fera face à la seconde guerre mondiale et la pénurie d’huile d’olive, et à l’émergence des détergents de synthèse avec l’arrivée de la machine à laver. Mais forte de son savoir-faire familial, l’entreprise résiste, tandis que la plupart des savonneries du territoire se meurent.

Aujourd’hui, la 4ème génération Fabre perpétue la tradition avec Julie et Marie. Respectivement issues des domaines de la biologie et du juridique, elles reviennent naturellement et volontairement dans l’entreprise dès 2010, pour continuer l’aventure.

Un savoir-faire tourné vers le développement durable

Une aventure basée sur le maintien du savoir-faire traditionnel, tout en l’inscrivant dans le monde d’aujourd’hui. Car en 2020, c’est les 120 ans de la savonnerie qui ont été célébrés, mais également la suppression de l’huile de palme dans tous les produits Marius Fabre. Après 8 années de recherche et développement, l’institution salonnaise devient alors la première à substituer l’huile de palme par l’huile de tournesol oléique, récolté en France et en Europe.

« L’engagement environnemental est tellement évident pour nous que l’on en parle pas assez »

Mais l’engagement éco-responsable de la savonnerie Marius Fabre a toujours fait partie de son ADN. En toute logique, puisque le savon de Marseille est un produit entièrement végétal et naturel, sans conservateurs, sans additifs chimiques, et complètement biodégradable. Mais depuis 10 ans, Julie, la biologiste de la famille, œuvre pour amener la savonnerie toujours plus loin dans le développement durable. Cela passe notamment par les matières premières, sourcées en Europe et en France, par une façon de produire qui limite un maximum l’impact environnemental de la savonnerie, et par une production au gaz naturel.

Image
Marius Fabre
Le marquage des barres à la main

 « Notre marque de fabrique, c’est de n’utiliser aucun colorant, pour un savon le plus naturel possible »

Un produit qui traverse les générations

En 120 ans, la savonnerie a multiplié son volume de production, notamment en 2020 avec la crise sanitaire lors de laquelle la demande a explosé. Jean-Pierre, maitre savonnier depuis 26 ans, se réjouit d’ailleurs d’avoir accueilli un 4ème chaudron l’année précédente. Mais le savoir-faire, lui, est resté fidèle à celui de 1900. Du mélange des ingrédients, à la cuisson pendant 10 jours, jusqu’au séchage dans les mises et au marquage des barres à la main, rien n’a changé ! Dans la salle des chaudrons, Jean-Pierre observe d’un œil aiguisé la préparation en ébullition : « on fait bien-sûr des analyses, mais moi, même à l’œil je vois si c’est bon ou non ». Il nous avoue même goûter la pâte en fin de cuisson, et « s’il y a encore trop de sel ou de soude, ça pique à la langue ».

Image
Marius Fabre
Une fois coulé dans les mises, le savon sèche 48h à l'air libre

Les coulisses de la savonnerie Marius Fabre, vous venez de les découvrir. Le produit, lui, tout le monde le connait. On utilise le savon blanc pour faire sa lessive et pour enlever les tâches, car il respecte aussi les fibres textiles délicates, et on se sert du vert pour faire le ménage, ou comme « anti-mites » dans les placards. Mais Julie nous a donné ses tips : glissé au fond du lit, il est anti-crampes et anti-rhumatismes ; sur la brosse à dents il évite le saignement des gencives ; et pour les peaux atopiques, l’eczéma ou le psoriasis, c’est un excellent nettoyant, car hypoallergénique et hydratant.

Si vous n’avez pas encore de savon de Marseille Marius Fabre chez vous, il est temps d’y passer ! On parie que, comme nous, vous ne pourrez plus vous en passer !

Image
Marius Fabre
Un produit 100% naturel
Vous aimerez aussi...

Top 5 des expériences artisanales à vivre en famille

Top 5 des expériences artisanales à vivre en famille

Du Savon de Marseille à la récolte du riz camarguais, la Provence possède un patrimoine artisanal exceptionnel. Pour qu’il ne s’oublie pas et se perpétue encore sur des générations, My Provence vous a concocté un top des expériences artisanales à vivre en famille.

Articles les + lus