Le musée des Beaux Arts de Marseille, installé au Palais Longchamp, a réouvert officiellement ses portes après près de 9 ans de travaux. Une réouverture qui a rencontré un vif succès avec près de 12 000 personnes en un seul week-end.
Le plus ancien des musées de Marseille
Créé au lendemain de la Révolution, le Musée des Beaux-Arts est le plus ancien des musées de Marseille et l'un des grands musées des Beaux-Arts français. Il est installé depuis 1869 dans l'aile gauche du Palais Longchamp.
Monument phare, témoin des bouleversements rencontrés par la Ville de Marseille durant près de trois siècles, il va enfin retrouver sa splendeur originale en tant que l’un des plus beaux musées du Sud de la France. En effet, le Musée des Beaux-Arts fait partie des 15 établissements créés en 1801 sous le Consulat français et a été témoin d’évènements marquants comme la Révolution de 1789 ou encore les guerres mondiales.
La rénovation la plus importante de ce chantier a concerné la galerie de 1300m2 se trouvant au premier étage. Elle abritait, sous un faux plafond, une verrière zénithale datant du XIXème siècle. Grâce à la restauration de celle-ci ornant le plafond, la salle a retrouvé ses dimensions majestueuses originelles. De plus cette double verrière permet une lumière naturelle, qui est la meilleure lumière pour la présentation des tableaux. Cette lumière orientée vers le nord reproduit la lumière constante des ateliers. Une visite en situation réelle comme avant l’arrivée de l’électricité. Celle-ci a modifiée notre façon de percevoir les œuvres avec notamment l’apparition des problèmes de reflets. C’est l’occasion de vivre une expérience unique et de venir admirer les œuvres dans une ambiance sans tricherie.
La collection permanente
Les collections permanentes du musée sont représentatives de près de 4 siècles d’histoire de l’art du XVIème au XIXème siècle et s’articulent autour de deux thèmes principaux : l’art en Provence au XVIIe et XVIIIe siècle et l’école française du XIXème siècle avec l’influence toujours constante de l’ambiance du midi. Les œuvres ont été choisies méthodiquement au cours de l’histoire, afin de mettre l’accent sur des toiles immanquables.
La présentation de l’art en Provence au XVIIème et XVIIIème siècles est l’une des originalités du musée. Les œuvres de Louis Finson, Jean Daret, Nicolas Mignard ou Françoise Duparc, rappellent combien notre région a été un foyer artistique dynamique qui durant deux siècles a attiré les artistes de l’Europe du Nord et du Sud.
On y retrouve un exceptionnel ensemble de peintures, sculptures du plus grand artiste baroque français, Pierre Puget né à Marseille en 1620. La faune, le bas-relief La peste de Milan ou encore les deux médaillons en marbre en hommage à Louis XIV permet d’appréhender l’œuvre de Puget. Il est aussi le créateur d’un bel ensemble de dessins qui seront consultables grâce à une table numérique prochainement installée. C’est donc le plus grand ensemble de peintures de Puget que possède le musée comme La sainte famille au palmier, la plus belle et la grande œuvre du peintre actuellement en rénovation.
Dès la création du musée, la peinture italienne est au cœur de la collection, avec des chefs-d’œuvre des grands maîtres du Baroque comme Les Adieux de Caton d’Utique du Guerchin, ou Elie et le corbeau de Lanfranco. Parmi les acquisitions venues compléter ce premier ensemble, des témoins de la diffusion du caravagisme comme le Saint Sébastien soigné par Irène de Marcantonio Bassetti, ou Tobie rendant la vue à son père de Gioacchino Assereto. Le XVIIIe siècle Italien est illustré par deux chefs d'œuvres : La galerie du cardinal Silvio Valenti Gonzague de Pannini, ou le Christ et la femme adultère de Gian Domenico Tiepolo.
La peinture française à l'honneur
Le XVIIe et XVIIIe siècles français sont évidemment un point fort des collections, représentés par des œuvres significatives des différents genres de la peinture en vogue à l’époque, avec notamment La Vierge à la rose de Simon Vouet, Le Ravissement de la Madeleine, ou l'Assomption de la Vierge de Philippe de Champaigne, peint pour les appartements de la Reine Anne d'Autriche au Val-de-Grâce à Paris. Le XVIIIe siècle est représenté par des pièces remarquables de Nattier, la Duchesse des Tournelles en point du jour, de Joseph Vernet, Une tempête, un Jardin Italien d'Hubert Robert, un autoportrait de Greuze, La duchesse d 'Orléans de Vigée-Lebrun, et l'exceptionnel Saint Roch intercédant la Vierge, commande de l'Intendance sanitaire du Port au jeune David.
La présentation de l'art en Provence des XVIIe et XVIIIe siècles est l'une des originalités du fonds du musée. Elle permet de découvrir la richesse et le dynamisme du foyer artistique provençal, véritable tête de pont entre l'Italie, la France et les artistes de l'Europe du Nord.
C'est le cas avec Louis Finson, originaire de Bruges, qui s'installe en Provence à son retour d'Italie, et va le premier introduire le caravagisme en France. Son exceptionnelle Madeleine en extase, copie d'une œuvre perdue de Caravage a d'ailleurs longtemps passé pour un original du maître.
Les courants plus classiques (Nicolas Mignard, paysage, Vierge à L'enfant Jean Daret, Esculape ressuscitant Hyppolite) ou baroques s'y expriment également. C'est ainsi que le musée conserve un exceptionnel ensemble de peintures, sculptures et dessins du plus grand artiste baroque français, Pierre Puget né à Marseille en 1620. Peintre, sculpteur, architecte, il est l'auteur des plans de la Vieille Charité, il triomphe en Italie, à Gênes, en imposant avec ses marbres un art énergique et monumental. Il reprend contact avec la France en travaillant pour le Roi et Versailles, pour la décoration des navires à l'arsenal de Toulon, ou concevant de grands projets d'urbanisme pour Marseille où il finira par s'installer définitivement.
Le musée des Beaux-Arts de Marseille conserve un ensemble exceptionnel de ses peintures Sainte Cécile, le Sommeil de l'Enfant Jésus avec son remarquable cadre en bois doré, l'Education d'Achille, une de ses dernières œuvres, laissée inachevée à sa mort, et des sculptures comme la Faune en marbre et son esquisse en terre cuite, le médaillon de Louis XIV ou le grand bas-relief de la Peste de Milan. Le XVIIIe siècle en Provence est notamment illustré par la belle série de portraits de Françoise Duparc.
L’école française du XIXème siècle est l’autre temps fort de cette collection. Aux côtés des plus grands maîtres, Courbet, Corot, Daubigny, Millet et Puvis de Chavannes ou Daumier figurent les représentants de l’école de Marseille comme Loubon, Guigou, ou Ziem qui les premiers vont imposer l’image des paysages lumineux du Midi. Loubon montre par exemple une extraordinaire vu de Marseille des Aygalades. C’est un moment de bascule que représente cette toile, une mise en opposition de la vielle Marseille de l’ancien régime avec cette grande capitale moderne, industrielle et commerçante qu’elle devient. Un ensemble d'orientaliste provençaux a également été réuni avec des peintures de Fabius Brest, un caravansérail à Trébizonde, Maurice Bompard, une rue de l'oasis de Chetma, ou José Silbert, le montreur d’Aras.
Les collections du musée comptent plus de 6000 œuvres, peintures, sculptures, dessins. Étant donné la richesse de ses collections, le musée renouvellera la présentation de ses collections pour faire découvrir le plus d’œuvres possibles au public.
Le musée des Beaux-Arts de Marseille reprend aujourd’hui sa place légitime en tant que monument incontournable de la ville.
Fabien Cassar
Musée des Beaux-Arts
Palais Longchamp
Aile gauche
13004 Marseille
HORAIRES
Horaire d'hiver (de mi-septembre à mi-mai) : 10h à 18h
Horaire d'été : du 16 mai au 17 septembre inclus : 10h à 19h
Les dates exactes de passage d'un horaire à l'autre seront communiquées chaque année en fonction du calendrier.
Fermeture hebdomadaire le lundi, sauf les lundis de Pâques et de Pentecôte
Fermeture les jours fériés suivants : 1er janvier, 1er mai, 1er et 11 novembre, 25 et 26 décembre
TARIFS
Collections permanentes :
Plein tarif : 6 euros
Tarif réduit : 3 euros
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